La gestion des déchets est critique en Valais : le canton a présenté ses solutions
On ne sait plus où mettre certains déchets en Valais. Avec son nouveau plan d'action, le canton apporte une réponse aux défis actuels. Son but : devenir plus autonome en ouvrant de nouvelles décharges, mais aussi favoriser la revalorisation des matériaux.
La situation est urgente : certaines décharges sont pleines, d'autres manquent en Valais. Le canton a donc présenté son nouveau plan d'action ce lundi à la presse. Il s'agit de répondre aux défis économiques, légaux et environnementaux actuels. Ce plan de gestion des décharges et des installations de valorisation des déchets minéraux (PGDM) dresse un état des lieux des infrastructures existantes et des besoins futurs, indique le canton.
70% des déchets proviennent des chantiers
On parle ici d'un volume conséquent : le Valais produit 1,5 million de tonnes de déchets de chantier minéraux chaque année, soit près de 70% de la production totale de déchets. Auxquels s'ajoutent 63'000 tonnes de résidus d'incinération, sans oublier les 20 à 100'000 tonnes de déchets fortement pollués, qui varient en fonction des chantiers d'assainissement des sites cantonaux. Le plan d'action présenté ce lundi matin complète le plan cantonal de gestion des déchets entré en force en août 2023, qui s'inscrit dans une logique de fermeture des cycles et de réduction de la production de déchets.
"Le but, c'est de faire un état des lieux des installations existantes, de revoir leurs capacités, mais surtout de définir les besoins pour le futur", précise Franz Ruppen, chef du Département de la mobilité, du territoire et de l'environnement. "On le sait, nous n'avons pas assez de décharges en Valais pour les matériaux, alors que le canton se développe et continue à construire et détruire d'anciennes installations. L'idée de ce plan d'action est également d'aller dans le sens d'une économie circulaire, pour valoriser ce qui est possible. Et ce qu'on ne peut pas réutiliser, il faut bien les déposer quelque part."
Le problème des mâchefers
Aujourd'hui, 49 décharges sont actives en Valais. Elles traitent différents types de déchets, des moins pollués (type A) aux plus fortement pollués (type E).
Dans notre canton, ce sont ceux de type D qui posent le plus de problèmes. À savoir les mâchefers, ces résidus qui proviennent de la combustion des déchets ménagers.
"Aujourd'hui pratiquement 100% de ces déchets sont exportés dans d'autres cantons. On est donc en train de développer des solutions pour redevenir autonomes. C'est aussi la volonté de ce nouveau plan. Le canton va donc trouver des sites sur son territoire pour stocker ces résidus d'incinération", indique Thierry Pralong, chef de la Section eaux de surfaces et déchets au Service de l'environnement.
Pour trouver de nouveaux sites, le canton a évalué des sites potentiels. "Un certain nombre de critères doivent être définis. Il peut s'agir de critères environnementaux, géotechniques ou en lien avec les dangers naturels. Nous avons trouvé un site important, avec un deuxième qui existe déjà, pour qu'on puisse gérer ce type de déchets sur notre territoire."
Il s'agit du site du Châtelet à Port-Valais. "Son extension a été refusée par la population, mais ce site a toujours une certaine capacité pour stocker des déchets et nous permettre de faire la transition dans cette situation critique", précise Thierry Pralong. L'autre est celui de la grande carrière Famsa, situé à Massongex. "Ce site a une importance nationale. En retour, nous devons aussi rendre ces carrières à la nature. Et dans ce sens, nous allons y stocker certains types de déchets."
Nouvelles décharges de type A
Le canton cherche des sites en plaine pour ouvrir des décharges de type A, à savoir pour les matériaux d'excavation non pollués, qu'on ne peut pas valoriser. "Nous souhaitons qu'elles soient à proximité des grands centres urbains, car ce sont eux qui se développent fortement et produisent le plus de déchets. Aujourd'hui deux sites arrivent à bout touchant, à Chamoson et à Conthey", ajoute Thierry Pralong.
Les vallées latérales ne seront pas oubliées. "Nous ne voulons surtout pas que trop de matériaux circulent sur nos routes", indique Thierry Pralong. "Le but, c'est aussi d'avoir des décharges dans toutes les vallées latérales et qu'on puisse garder ces matériaux en montagne. Nous devons encore accompagner certaines communes pour trouver des sites.
Le canton a également rappelé ce lundi que la collaboration avec les acteurs de la construction, mais aussi les communes concernées, sera essentielle pour mettre en place un système de gestion des déchets efficace d'ici à 15 ans.