L'ombre d'Amazon plane sur le marché suisse et inquiète parlementaires et commerçants du canton
Une ombre plane sur le commerce de détail helvétique, celle d’Amazon.

Une ombre plane sur le commerce de détail helvétique, celle d’Amazon. Le géant américain des achats en ligne pourrait faire une entrée en force en Suisse grâce à un accord signé avec La Poste.
Cet accord, le conseiller national valaisan Mathias Reynard l'assimile à de la concurrence déloyale. Le socialiste a déposé une interpellation parlementaire ce mercredi afin que le Conseil fédéral fasse la lumière sur les conditions de ce partenariat. Ce que l’on sait pour l’heure : le géant jaune prendrait en charge les frais de dédouanement et permettrait à Amazon de passer la douane en trois heures. Les clients suisses pourraient se faire livrer en 24 heures des produits nettement moins chers, jusqu’à 38% de moins, que ceux des grands distributeurs du pays, comme Migros ou Coop. Mathias Reynard se demande si le rôle de la Poste est vraiment de favoriser une multinationale américaine au détriment des entreprises suisses. "Il serait temps que La Poste revienne à la raison. C’est une entreprise de service public, et son rôle n’est pas de faire des partenariat occulte avec des entreprises américaines".
Mathias Reynard s’interroge sur les conséquences de l’arrivée d’Amazon sur les entreprises suisses. Pour Françoise Berclaz-Zermatten, libraire à Sion et membre de l’Association suisse des diffuseurs, éditeurs et libraires, c’est un coup de massue. "Une nouvelle crise du livre est à prévoir en Suisse".
Si les libraires sont très inquiets, les gros distributeurs tentent de se rassurer. Selon Franck Truchot, président de Trade Valais, la faitière des grands magasins du canton, le commerce en ligne et les enseignes physiques peuvent être complémentaires. Mais il insiste sur l’importance de se battre à armes égales. "Il faudrait aussi que les horaires d’ouverture des magasins puissent être étendus pour répondre aux exigences des consommateurs".