L'inquiétude des boulangers valaisans face à la hausse des prix de l'électricité

L’association valaisanne des boulangers-pâtissiers-confiseurs craint pour l’avenir de la profession. La hausse du prix de l’électricité de ce début d’année impacte fortement ce secteur, où fours et chambres froides, très voraces en énergie, tournent à plein régime. Pour certains artisans, qui se trouvent sur le marché libre de l’électricité et qui ont dû signer de nouveaux contrats, la facture de janvier est passée du simple au double, voire au triple.

« On ne peut pas continuellement augmenter les prix. Nos clients aussi souffrent de l’inflation »

Albert Michellod, président de l’association valaisanne des boulangers-pâtissiers-confiseurs

À la tête de l’association valaisanne des boulangers-pâtissiers-confiseurs, Albert Michellod a beau chercher des solutions, il n’en trouve pas. Il est impossible pour une boulangerie qui veut continuer à produire de diminuer plus que tant sa consommation énergétique. Quant aux prix de vente, une nouvelle hausse n’est pas à l’ordre du jour pour cette année : "Nous avons conseillé à nos membres de réadapter leur prix à partir du 1er décembre 2022 ou du 1er janvier 2023 et on ne peut pas continuellement les augmenter. Nous devons aussi penser à nos clients qui ne sont pas épargnés par l’inflation", explique Albert Michellod.

Pour le grand chef de la corporation des boulangers valaisans, la solution doit venir de Berne, à l’image de la France, qui a promis de venir en aide à ses artisans. "Je suis surpris du silence de la Confédération par rapport à cette problématique". Albert Michellod espère donner un coup de pied dans la fourmilière en rassemblant artisans, politiques et énergéticien, début mars, autour d’une table ronde. Plusieurs représentants valaisans à Berne ont déjà accepté l’invitation.

« En 38 ans, on est passés de 270 membres à 57. Vous voyez la catastrophe ! »

Albert Michellod, président de l’association valaisanne des boulangers-pâtissiers-confiseurs

Car le Leytronain n’a pas l’intention de rester les bras croisés face à la crise qui s’annonce. Sa corporation a déjà perdu bien trop de plumes ces dernières années, passant de 270 membres en 1985 à 57 aujourd’hui. " Vous voyez la catastrophe ! Il y a eu l’apparition des boulangeries dans les grandes surfaces, la pandémie, la hausse du prix des matières premières, et maintenant cette crise énergétique qui nous tombe dessus ! ".

Albert Michellod est préoccupé, très préoccupé. Il craint sérieusement que d’autres confrères, pris de court par des factures d’électricité exorbitantes, soient contraints de mettre la clé sous le paillasson.

"Je vous donne un exemple : si une boîte paie 3 à 4'000 francs d’électricité par mois et que tout d’un coup c’est multiplié par 4,5 ou 6 fois, c’est tout simplement impossible de continuer".