L'école d'agriculture : un vecteur d'insertion pour les migrants
Les formations dans l’agriculture ont toujours la cote, en particulier dans les registres les plus traditionnels du patrimoine valaisan.
Les formations dans l’agriculture ont toujours la cote, en particulier dans les registres les plus traditionnels du patrimoine valaisan. Mardi soir, 39 attestations et 46 certificats de formation continue dans le secteur de la transformation fromagère et celui des murs en pierres sèches ont été décernés à Châteauneuf, par l'Ecole d'agriculture.
Le chef du service de l’agriculture – Gérald Dayer – l’a rappelé : ces formations entrent totalement dans la politique cantonale qui consiste à créer de la valeur ajoutée avec des biens authentiques. Parmi un éventail d’une centaine de modules de formations continues qui attirent chaque année un millier de participants à l’école d’agriculture, celle des murs en pierres sèches a permis de délivrer près de 500 certificats en 10 ans, a rappelé Guy Bianco, son directeur.
Une contribution pratique à l’insertion professionnelle de migrants
Particularité depuis l’an passé, un programme aménagé par l’office cantonal de l’asile en collaboration avec l’école, permet à des migrants de suivre une formation complète dans l’agriculture. Hier soir, ils étaient huit à décrocher leur certification pour les murs en pierres sèches. « Pour nous c’est un plus dans certains secteurs très gourmands en main d’œuvre…les personnes qui ont déjà suivi une bribe de formation l’année passée ont toutes trouvé du travail », salue Raphaël Gaillard, responsable de la formation professionnelle pour l’école d’agriculture (interview ci-dessous). « C’est bien plus que l’apprentissage d’une technique car ils découvrent des éléments du patrimoine et le sens qu’ils incarnent », ajoute le Dr Martin Lutz, formateur (interview ci-dessous).
«…Dire aujourd’hui à des Valaisans, votre patrimoine ancestral est sauvegardé aussi par des gens qui arrivent d’ailleurs et qui apportent leur pierre à l’édifice… je pense que là, on est en plein dans l’intégration et l’insertion », se réjouit Anne Poffet, responsable du bureau d’insertion professionnelle de l’office de l’asile (interview ci-dessous).
Les six participants de la première volée ont tous trouvé un travail fixe. « Ils n’ont plus besoin de l’aide sociale... ce qui pour nous mais surtout pour eux a une très grande valeur », relève Anne Poffet.