Incendie à Bitsch: "la situation reste délicate"

La situation est stable et de plus en plus sécurisée, indique lundi après-midi à Keystone-ATS Waldemar Schön, porte-parole du commandement à Bitsch. Mais elle n'est toujours pas sous contrôle et un coup de vent suffirait à embraser la forêt: de nombreux foyers d'incendie ont été identifiés à l'extérieur de la zone d'environ 100 hectares qui a déjà brûlé, ajoute-t-il.

 Cinq équipes sont engagées sur le terrain, soutenues par deux à trois hélicoptères. Elles progressaient ce lundi d'est en ouest, de l'arête du Riederhorn vers le bas, et d'Oberried vers le haut. "Il faut parfois se frayer un chemin d'arbre en arbre. Il est clair que sur le flanc est de l'incendie, le risque est toujours très grand que le feu se propage à l'ensemble de la forêt de Riederwald", précise le garde forestier Peter Aschilier, cité dans un communiqué du commandement.

Caméras thermiques

 Depuis dimanche, les secours s'activent au sol par équipes de 6-7 personnes munies de pics et de pelles. Celles-ci localisent les feux couvants grâce aux données des caméras thermiques de l'armée, les exposent, avant de guider un hélicoptère pour qu'il y déverse précisement son eau - environ 900 litres par chargement - à très basse altitude.

 "On avance tout gentiment", relève Waldemar Schön. Parfois il faut deux ou trois rotations pour venir à bout d'un foyer, d'autres fois une douzaine. Dans certains cas, des températures de l'ordre de 300°C ont été mesurées.

 Précédemment, les hélicoptères larguaient l'eau sur de grandes surfaces au-dessus des foyers d'incendie et des braises. Ce changement de tactique a porté ses fruits, estiment les responsables sur place qui ont constaté "moins de foyers d'incendie et de points chauds dans la zone sinistrée".

"La pluie serait d'une grande aide"

 La direction des opérations espère également une légère détente grâce aux pluies annoncées. L'idéal serait qu'il pleuve deux ou trois jours en continu, précise Waldemar Schön.

 Pour l'heure, les orages ponctuels qui s'abattent sur la région ainsi que le brouillard ne facilitent pas la tâche des secours, les hélicoptères ne pouvant pas voler dans ces conditions. Les orages rendent aussi le travail au sol encore plus dangereux, souligne le porte-parole qui évoque les risques de coulées de boue et de glissements de terrain qu'ils peuvent provoquer.

Forces demandées

 Pour planifier au mieux l'opération, le commandement invite les employeurs à libérer de leurs responsabilités professionnelles les personnes qui combattent bénévolement les incendies à Bitsch. "Il est important que les spécialistes puissent rester plusieurs jours de suite sur place", estime Waldemar Schön. Il remercie au passage la population pour son soutien et sa collaboration à respecter règles et interdictions émises, écrit-il aussi.

 Des travaux de sécurisation de la route reliant Bitsch à Ried-Mörel sont en cours. "Lundi et mardi, un filet de sécurité temporaire sera installé le long de la route sur une longueur d'environ 300 mètres en amont de Bitsch afin de protéger le trafic des chutes de pierres", selon le chef de la sécurité Peter Schwitter. La route reste ouverte normalement pendant les travaux.