Ils sont jeunes et croquent du Viagra : découvrez la passionnante enquête de cette Valaisanne
C'est un phénomène qui inquiète : de plus en plus de jeunes hommes en pleine santé ont recours au Viagra pour améliorer leur performance sexuelle.

C'est un phénomène qui inquiète : de plus en plus de jeunes hommes en pleine santé ont recours au Viagra pour améliorer leur performance sexuelle. Une étude réalisée par une universitaire valaisanne aborde la problématique. Et les résultats sont stupéfiants.
Consommer des pilules contre l'impuissance commandées sans ordonnance sur Internet est dangereux pour la santé. Des analyses effectuées par l'institut Swissmedic et rendues publiques fin octobre, révèlent que ces produits sont souvent de mauvaise qualité. Et pourtant... Un phénomène observé voici une dizaine d’années prend de l’ampleur : la consommation chez les jeunes hommes en bonne santé. Une étudiante valaisanne a marqué les esprits cette année à l'Université de Fribourg avec son enquête sur le sujet. Elle reçoit les notes de 6 à l'écrit et 6 à l'oral, pour son mémoire en Travail social et politiques sociales, intitulé «L'érection à l'épreuve de la performance sociale».
«La mondialisation des érections»
Tout part d'une statistique. En Suisse, les importations illégales de «stimulants de l'érection» sont en constante augmentation. Alors qu’ils représentaient 26% de la consommation en 2012, ils sont montés à 43% en 2013, pour atteindre 59% en 2017. Une consommation qui concerne une partie de la jeunesse du pays. Une jeunesse qui n'a pas de problème sexuel. Comment expliquer ce paradoxe ? Pour la Valaisanne de Troistorrents Sabrina Ianniello, les jeunes hommes sont confrontée à l'obligation de performance sociale. «Le paraître dans une société où la sexualité et la médicalisation sont omniprésentes. On assiste à la mondialisation des érections», déclare sur Rhône FM Sabrina Ianniello.
Du Viagra ! Qu’importe la santé, qu’importe le plaisir...
Pour son enquête qui aura duré plus d’une année, l’étudiante a rencontré 15 jeunes de 22 à 33 ans, tous originaires de Suisse romande. Des hommes sans problème qui prennent du Viagra. «Les profils sont très disparates. Mais certains «publics cibles» peuvent être tendanciellement retrouvés. C’est quelque chose d’utilisé dans le milieu gay par exemple, en association avec d’autres drogues et substances récréatives, dans le milieu festif aussi. Les adeptes de la musculation seraient enclins également à en prendre, pour améliorer ce qu’ils travaillent au quotidien : le corps. On parle ici de cette logique, toujours la même, de l’augmentation de la performance».
La performance à tout prix
Qu’importe le plaisir, «cela passe au second plan». Qu’importe la santé, «il y a de nombreux risques auquel les consommateurs s’exposent», déclare l’universitaire. «Ils achètent des médicaments qui se trouvent sur le sol étranger. Les substances sont souvent douteuses, on a retrouvé du plomb, du mercure dedans ! Mais ce qui compte, c’est le prix. Des prix cassés». Et le plaisir dans tout ça ? L'étude tend à prouver que c'est un sujet de préoccupation secondaire. Le plaisir étant moins important que la performance.
Ecoutez une partie de l’interview ci-dessous de Sabrina Ianniello, l'auteur de l'enquête intitulée "L'érection à l'épreuve de la performance sociale".