Hell's Angels et blanchiment d'argent par millions: un nouveau procès s'est tenu ce matin à Sion

Un nouveau procès s'est tenu ce matin à Sion, au Tribunal cantonal. Il concerne la plus grande affaire de blanchiment d'argent jamais connue par le Valais, qui prend ses racines au Canada et dans les activités criminelles des Hell's Angels. 

L'homme comparu aujourd'hui en appel est accusé de complicité de blanchiment d'argent aggravé et faux dans les titres. Selon l'acte d'accusation, il aurait contribué, aux côtés de plusieurs complices, à rendre sa virginité à près de 8 millions de narcodollars canadiens. Dans les faits, il aurait fourni la société utilisée pour faire circuler l'argent blanchi. Il a finalement été arrêté en 2009, puis remis en liberté dans l'attente d'un procès.

Jugé en première instance au Tribunal du district de Martigny en 2016, il était alors aux côtés de trois autres accusés: un Français, un Belge, et un Valaisan de Charrat, considéré comme le pilier helvétique de cette vaste opération. Alors que le trio de prévenus avaient tous négocié des peines avec sursis, l'appelant, lui, est condamné à une peine de 210 jours amende à 40 francs, sans sursis.

"Un verdict disproportionné par rapport à son rôle mineur dans l'affaire", a défendu Maitre Magali Vazquez-Rodrigez ce matin. Devant la justice valaisanne, l'avocate a demandé l'acquittement de son client, qu'elle a présenté comme un simple homme de paille, naïf et inconscient de la véritable nature des activités des autres prévenus. Une version appuyée par l'accusé au moment d'être entendu. 

La séance, présidée par le juge Bertrand Dayer, a été levée au bout d'une heure et demie. Le verdict est attendu ultérieurement. "Impossible de savoir quand la décision sera rendue, mais l'appel datant de décembre 2016, nous espérons une réponse rapide", explique Magali Vazquez-Rodriguez, avant d'ajouter, "mon client s'est retiré des affaires il y a des années. Il n'aspire désormais qu'à une retraite tranquille."