Écologie vs liberté : les guides suisses ne sont pas prêts à faire une croix sur l’héliski
Entre la protection de l’environnement et la liberté d’entreprendre, les guides suisses ont choisi. Ils refusent de renoncer totalement à l’héliski, tel que le leur demande l’association Mountain Wilderness
Les guides de montagne sont pleinement conscients de l’importance de la protection du climat, mais dans les limites de l’acceptable.
La faîtière salue d’abord le dialogue initié par Mountain Wilderness Suisse autour de sa pétition intitulée « pour des sports de montagne respectueux du climat ».
Avec quelque 6000 paraphes, le texte propose à l’association suisse des guides de montagne (ASGM) de recommander trois choses à ses membres : en premier lieu d’utiliser des transports publics ou du covoiturage pour réaliser leurs excursions. D’autre part, d’exclure les sorties qui nécessitent un voyage en avion. Enfin les signataires demandent à la profession de renoncer totalement à l’héliski.
L’association suisse des guides dit "regretter cette promotion de l’interdiction". Pierre Mathey, son secrétaire général, rappelle, d'une part, qu’entre 2019 et 2024, ces héliportages ont diminué de 56%. D’autre part, la pratique reste importante afin de dégager un revenu suffisant pour une partie des guides membres, même si elle concerne un marché niche. Enfin la dépose concerne 19 places d’atterrissages pour autant de sommets sur les centaines dont dispose le pays.
Pour l’ASGM, "la liberté d’entreprendre prime donc, à court terme, sur la protection du climat, afin de garantir les moyens nécessaires à l’adaptation et à la préservation d’autres objectifs à long terme, parmi lesquels figurent la protection du climat et de la biodiversité".
Elle rappelle que "l’ASGM et ses membres utilisent majoritairement les transports publics lorsque cela est possible, dans le respect des impératifs horaires et de sécurité, liés aux activités en montagne. Il en va de même pour le covoiturage : les guides de montagne et leurs clients y recourent quasi systématiquement lors des déplacements en véhicules individuels."
L’ASGM ne prend pas position sur les voyages en avion. "Le transport aérien de personnes et de marchandises est une activité transversale qui concerne l’ensemble de la société, et non spécifiquement les sports de montagne ou les guides."
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