Gratuité à l'école valaisanne: à première vue, la mesure fonctionne

A vu de nez, le forfait minimum de 300 francs estimé pour couvrir le coût des fournitures et les sorties scolaires est suffisant. C'est le bilan de la première année de gratuité dans les écoles valaisannes. Mais il faudra attendre une année sans covid-19 pour s'assurer des montants.
A part les calculs d'épicier lors des distributions de crayons, gommes et autre matériel scolaire, le bilan de cette première année de gratuité à l'école est positif, selon les acteurs concernés. Gaëtan Bruchez peut en témoigner. Il enseignant en primaire et membre de la SPVal, la société pédagogique valaisanne et il considère que cette gratuité permet à tous les enfants d’avoir le même matériel, ce qui est positif. «C’est vrai que les fournitures, ça représente quand même une somme importante pour certaines familles avec un pouvoir d’achat un peu moins élevé, analyse-t-il. Pour les grandes familles, aussi: un de mes collègues qui est papa de cinq enfants me disait qu’il trouvait dommage que la mesure arrive si tard. En septembre, ça peut tout de suite représenter une grosse dépense lorsque l’on a trois, quatre, cinq enfants. »
Autant de manières de faire que d’enseignants
Par contre, tout n’est pas rose. «Les points négatifs se trouvent surtout au niveau de la perte du matériel, ajoute-t-il. On se demande souvent s’il s’agit de dégradation naturelle ou volontaire.» D’un point de vue administratif également, Gaétan Bruchez relève des points négatifs: cela alourdit le travail des enseignants en matière de gestion de stock et de matériel, de commande et de contrôle.
Dernier point encore problématique: le manque de directives lorsqu’un enfant déménage ou tout simplement à la fin des années scolaires: «Il est difficile de savoir s’il faut récupérer le matériel, le laisser aux élèves, le rééquiper après coup, etc., remarque l’enseignant de Vex. Pour l’instant, il y a autant de manières de faire que d’enseignants ou d’établissements scolaires».
«Avec 300.- nous ne sommes pas loin de la réalité»
Rappelons que la gratuité de l'école a dû être mise en place pour faire suite à un arrêt du tribunal fédéral. Le Valais a choisi d'offrir un forfait minimum par élève de 300.- couvert à un tiers par le Canton et à deux tiers par les communes.
Mais est-ce que ce montant suffit pour toutes les fournitures, les sorties comprenant transports, entrées au musée, au théâtre ou à la patinoire et tout ce qui va avec? «On peut d’ores et déjà dire que l’on n’était pas loin de la réalité, répond Stéphane Coppey, Président de la fédération des communes valaisannes. Dans tous les cas, ce n’était pas du simple au double. Par contre, nous avons toujours dit qu’il fallait plus d’une année pour faire le bilan. On verra en automne s’il faudra ajuster les montants ou non pour 2021-2022.» En revanche, pour la rentrée 2020, il n’y aura par contre pas de modifications.
A noter que l'analyse, sera forcément peu représentatif d’une année scolaire ordinaire puis que le printemps 2019 a été fortement impacté par la pandémie que l'on connait. Le nombre de sorties, de visites ou de promenades a donc forcément été plus bas. Il faudra donc prendre cet élément en compte lorsque la somme dédiée au sport et à la culture (120.- par année et par élève à soustraire des 300.- minimum totaux) sera revu.