Graffitis, humour et peinture blanche... Le Valais et les "petites" tracasseries du quotidien
La lutte contre les incivilités est un combat quotidien pour les collectivités publiques.

La lutte contre les incivilités est un combat quotidien pour les collectivités publiques. Exemple avec les graffitis. Depuis quelques années en Valais, c'est tolérance zéro : on efface les inscriptions dès qu'elles sont observées. Et l’enquête dans tout ça ?
C’est une recommandation de la police cantonale. «Il a été constaté que le taux de récidive est bas lorsque le graffiti est rapidement effacé», affirme Stève Léger, porte-parole. Dès qu'une façade est souillée, les employés communaux sont invités à repeindre au plus vite. Et force est de constater que cela semble bel et bien marcher. Exemple à Martigny, cité du coude du Rhône où nous nous sommes longuement promenés, sous les ponts, dans les tunnels, vers la gare… Pas un seul graffiti de rencontré. «A Martigny, c'est tolérance zéro». David Martinetti, Vice-Président de la commune en charge des travaux et bâtiments publics est clair. «Le plus vite possible, on remet en état. On constate que les murs blancs ne donnent pas envie de salir. Au contraire, si on laisse un seul graffiti, le lendemain il y en aura trois, puis quatre. Alors oui, repeindre systématiquement, ça «casse l’envie». Voir son graffiti effacé le soir même, ce n'est pas très motivant».
Une autre possibilité : «Offrir» des façades aux jeunes
Il existe également une deuxième possibilité. Offrir des murs où les écoliers du village peuvent s'exprimer. C'est le cas par exemple à Vernayaz. «C'est ce qui protège le mieux ce type d'ouvrages, confie Blaise Borgeat, président de la commune. Un jeune sera beaucoup moins enclin à détériorer cette «forme d'art». On l'a fait à deux reprises dans des tunnels sous les voies CFF, et ça se passe très bien, il y a très peu de graffitis illégaux. C'est un moyen efficace».
Mais comment identifier les auteurs, si tout est effacé à l'instant même ?
En matière d’enquête, David Martinetti, vice-président de Martigny explique que «les patrouilles de la police municipale font remonter l'information. Les services techniques reçoivent un rapport de police. On se rend sur place, on efface. Mais la police a, en amont, fait des photo pour l'enquête.» «Les photos sont prises, puis stockées et répertoriées, confirme Stève Léger de la police cantonale. Il y a une base de donnée au niveau cantonal, où l'on peut procéder à des comparaisons». Malgré ces enquêtes, selon nos informations, il est très rare d'arrêter un auteur, moins d'une fois sur dix. Rares également les plaintes déposées. L'an dernier, en 2018, seuls 12 cas de graffitis en Valais ont été relayés à la police cantonale.