Franc-maçonnerie en Valais : la loge Ataraxie lève un coin du voile pour ses 10 ans
Fondée en 2014 à Sion, la loge Ataraxie a célébré ses 10 ans ce week-end. Une occasion rare pour cette jeune loge valaisanne de convier proches et familles à découvrir ses rituels, ses symboles et son histoire. Une ouverture qui s’inscrit dans une volonté de casser certains clichés.
La franc-maçonnerie intrigue, fascine et suscite la méfiance, parfois. Dans l’imaginaire collectif, elle reste un univers souvent teinté de mystère.
La loge valaisanne Ataraxie, l’une des plus jeunes de Suisse et la seule basée en Valais central, a profité de son 10ème anniversaire pour lever un coin du voile.
Le weekend dernier, les Frères ont ouvert les rangs d’une réunion spéciale à des non-initiés – des profanes. Attention, pas n'importe quels profanes : familles, parents et amis de confiance.
Histoire et pédagogie
Le rendez-vous est fixé au temple maçonnique de Bex, la loge valaisanne ne disposant pas de son propre temple à Sion. Une trentaine de frères sont présents, vêtus, non pas de toges, mais de leurs costumes cravates et d’accessoires rituels : tabliers, écharpes d’honneur, indiquant leur grade dans la confrérie.
Entre spiritualité et pédagogie, les prises de parole s'enchaînent méthodiquement. Les invités y apprennent d'abord l’histoire d’Ataraxie, puis les bases de la franc-maçonnerie. " Ce qui nous unit, c’est une quête de sagesse et de réflexion personnelle. Sans dogme religieux, business ou mot d’ordre politique", insiste Marc-Henri Grobety, fondateur de la loge.
Faire bouger les lignes
Pour les membres, la mission première semble simple : partager leur activité d'initiés avec leurs proches. Mais en filigranes, s'inscrit aussi l’espoir de faire bouger davantage les lignes tenaces qui demeurent dans l’opinion publique.
"C’est l’occasion de montrer que la franc-maçonnerie n’est pas une société secrète, mais une société discrète", précise le fondateur. "Le seul mystère qui demeure, c'est celui de l'identité des membres. C'est un droit individuel de se révéler en tant que franc-maçon. Mais sinon, tout ce qu'on peut donner, on le donne, si cela donner une aura positive à la franc-maçonnerie."
anonymat et profil bas
Pour preuve, si Marc Henri Grobety nous autorise à donner son nom, beaucoup de membres présents ont souhaité garder l’anonymat. "C'est quelque chose dont je parle sans problème avec ma famille et ma compagne", confesse Thibault, qui a rejoint les rangs de la loge il y a un an. "Mais ce n'est pas quelque chose que je mets en avant en société." "Mon engagement sur cette voie ne concerne que moi", renchérit Gaetan. "Si on me pose des questions, j'y réponds avec plaisir, mais je ne m'étale pas spontanément sur le sujet, aussi pour éviter les qu'en dira-t-on."
Les fondateurs et frères osent malgré tout croire en la pérennité de la Franc-maçonnerie en Valais. La loge compte aujourd’hui 25 membres, et reçoit 2 à 3 contacts par année. Principalement via son site internet.
Rhône FM s'est glissé dans le temple. Reportage à écouter ci-dessous.