Faillites ou complications financières: l'offre thermale valaisanne arrive-t-elle à saturation ?
Dans les structures thermales existantes, les problèmes de liquidité ne sont pas rares…ce qui n'empêche pas d'autres projets de se dessiner. Tour d'horizon.
Les bains d'Ovronnaz soufflent leurs trente bougies cet été, du 29 juillet au 1er août. Un anniversaire qui fait du bien à l'équipe du centre thermale. On se souvient des événements qui ont récemment marqué son histoire : un incendie en 2017, suivi de problèmes de liquidités. «Du passé, selon Rachel Bichet, directrice des bains d'Ovronnaz. Nous avons réussi à rebondir. Nous avons profité de créer un nouveau spa. C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre.»
Une concurrence de plus en plus grande
En trois décennies d'existence, le centre a vu l'offre thermale s'étoffer sur le territoire valaisan. Entre autres exemples : dans le Haut-Valais, Brigerbad célèbre six années d'existence sous sa forme actuelle, avec une ouverture toute l’année. De l'autre côté du Rhône, le projet Dixence resort promet de s'ajouter à la liste. Même scénario pour un projet de thermes à Crans Montana.
Alors de quel œil l'équipe d'Ovronnaz observe-t-elle l'évolution de cette concurrence ? «La diversité est une bonne chose pour le client, assure Rachel Bichet, directrice des bains d'Ovronnaz. D’autant que la concurrence oblige les prestataires à se surpasser et innover. Ce n’est pas notre rôle de dissuader qui que ce soit de se lancer.»
«Sans business plan, le thermalisme n’est pas rentable»
Innover, malgré les complications financières, qui ne sont pas rares dans le secteur. Outre Ovronnaz, citons les thermes de Val d'Illiez, qui ont fait faillite l’an dernier, ou Brigerbad, dans le Haut-Valais, où les objectifs de rentabilité économique ne sont pas encore atteints, selon le directeur Olivier Foro.
De quoi penser que le thermalisme ne serait pas, ou plus, assez lucratif ? «C’est surtout la preuve de la complexité du thermalisme, explique Olivier Foro, directeur des bains thermaux de Brigerbad. Beaucoup pensent que les bains thermaux sont un atout indispensable à avoir dans sa destination. Mais il ne suffit pas de se lancer pour suivre une tendance. Il est nécessaire d’avoir une vision et une stratégie pour faire sa place sur le marché, et sur le long terme.»
Aux Collons, le projet Dixence resort est encore sur papier. Mais l'équipe aux commandes n'est pas inquiète et croit en sa rentabilité. «Les difficultés rencontrées par les structures valaisannes pourraient faire douter, concède Jean-Daniel Masserey, pilote du projet Dixence resort. Mais notre projet est particulier, car autoporteur. Nos plans prévoient la création de 700 lits chauds, de quoi vivre en autarcie avec notre propre clientèle.»
Jamais trop de collaborations
Pour les acteurs du secteur, l’un des secrets pour durer dans le temps, c’est de créer les synergies dans sa région. A Ovronnaz, les thermes comptent, entre autres, de nombreux partenariats avec l’hôtellerie suisse et valaisanne. «Nous avons également intégré l’offre Bains du Magic Pass, révèle Rachel Bichet. Ces abonnements communs sont une idée intelligente, et la preuve qu’on peut s’assoir sur nos différents pour que tout le monde soit gagnant.»
Un discours approuvé par Olivier Foro, directeur de Brigerbad. «Sise au centre du Haut-Valais, notre structure ne manque pas d’opportunités de partenariats avec les stations environnantes.»