Encore au moins 6 mois de retard sur la mise en service de la centrale de Nant de Drance
La mise en service de la centrale de pompage-turbinage de Nant de Drance (aujourd’hui d’une puissance de 900 megawatt) interviendra 5 ans après la mise en service prévue pour le projet initial plus modeste (de 600 megawatt).

La mise en service de la centrale de pompage-turbinage de Nant de Drance (aujourd’hui d’une puissance de 900 megawatt) interviendra 5 ans après la mise en service prévue pour le projet initial plus modeste (de 600 megawatt). Et pour Eric Wuilloud, le directeur du projet, oui, ces reports sont lassants.
Le projet de centrale de pompage-turbinage de Nant de Drance était devisé à un peu plus d'un milliard de francs il y a 10 ans. Rapidement, les responsables ont vu plus grand et un deuxième projet est né : le budget est successivement passé à plus 1,8 milliard
Continuons l’histoire en parlant des délais de mise en service. Lors des premiers coups de pioches, on prévoyait une ouverture pour 2015. Aujourd'hui, on vient de l'apprendre, la date est encore repoussée: Eric Wuilloud, directeur de Nant de Drance lâche une date: automne 2021. Lui-même se dit lassé des retards. «Mais comme on approche à la fin du projet, il y a quand une motivation qui est là, surtout après douze ans d’investissement personnel. On veut aboutir à ce projet.» Et les raisons du retard? «D’abord, il y a eu quelques problèmes géologiques que l’on ne pouvait pas prévoir. Et ensuite, il y a eu un grand problème de qualité des fournisseurs.»
En 2015 déjà, les pièces maîtresses, des spirales fabriquées en Chine, avaient dû être renvoyée à l’expéditeur et recréée en Europe, engendrant au moins une année de retard. Aujourd’hui, c’est le même problème. Le même fournisseur a délivré des pièces de mauvaises dimensions et d’autres qui avaient de la corrosion.
En matière de rentabilité, le directeur le dit: «Non, dans les premières années, la centrale ne s'y retrouvera pas financièrement… mais la concession court sur 80 ans.» De quoi voir venir. Par ailleurs, il table sur la hausse de prix de l'électricité qui étaient ces dernières années très bas au niveau européen. Un deuxième élément rassure les responsable du projet: le développement des énergies renouvelables. En effet, on rappelle, la centrale sert majoritairement à fournir de l'électricité lorsque les autres réseaux sont surchargés ou lorsque le flux est très faible. L'installation servira donc notamment à combler les vides laissés lorsque le renouvelable ne pourra pas produire d'énergie. Et Eric Wuilloud en est persuadé: la volonté politique et démocratique va dans le sens du renouvelable.