En Valais, une station de ski abandonnée attire des jeunes en quête de frissons... Et ça inquiète
A Bourg-Saint-Pierre, les infrastructures d’une ancienne station de ski sont régulièrement visitées par des inconnus. Les lieux sont délabrés, la question de la sécurité se pose clairement. Alors, qui est responsable du démantèlement ? Apparemment personne.

C'est un phénomène à la mode, il se nomme "urbex", contraction du terme "exploration urbaine". C’est une pratique qui consiste à visiter des locaux abandonnés... Une exploration sauvage, celle d'une usine désaffectée, d'un vieux manoir ou d'un lieu exceptionnel... Direction Bourg Saint-Pierre. Ici se trouve le Super Saint-Bernard, une station de ski fermée depuis 2010. Les installations n'ont pas été démantelées, elles sont à l'abandon depuis 12 ans.
"Nous avons fait le tour du bâtiment pour voir si les lieux étaient sous surveillance, mais il n'y avait aucun système de sécurité" Alex, amateur d'urbex
Au pied des pistes, le restaurant et le départ de la télécabine. "Nous avons fait le tour du bâtiment pour voir si les lieux étaient sous surveillance, mais il n'y avait aucun système de sécurité." témoignage Alex, jeune Vaudois de 20 ans, adepte de l'urbex. Il s'est rendu sur place à l'automne 2021.
"Nous sommes rentrés par la cave, nous avons découvert les anciennes installations électriques, les convertisseurs. Il y avait des anciennes affiches de concours, des abonnements, des bons, des rapports d'accident aussi... C'est toujours intéressant de trouver des documents, cela nous apprend davantage sur l'histoire des lieux que l'on visite".
"Nous nous sommes demandé si c'était prudent de continuer" Alex, amateur d'urbex
Mais la visite ne s'est pas arrêtée là. L'exploration s'est prolongée jusqu'à la station d'arrivée de la télécabine, située à 2800 mètres d’altitude ! "La pente était de plus en plus raide. Sur les derniers bouts, des éboulements avaient changé les lieux. Nous nous sommes demandé si c'était vraiment prudent de continuer. Nous avons appelé un proche, pour lui dire où nous étions... si jamais il y avait un problème !" Alex nous parle d'un endroit désolé, des rochers ont traversé le toit, tout est délabré (Son témoignage est à écouter dans notre reportage à la fin de l'article).
Une situation dangereuse et aucun responsable !
Ces visites non autorisées inquiètent les autorités locales. Gilbert Tornare, président de Bourg-Saint-Pierre est conscient du phénomène urbex : "Nous constatons que des groupes de jeunes viennent sur place, ils ont pris comme passion la destruction systématique des infrastructures". Une situation inédite et objectivement dangereuse. Alors qui est responsable du site ? La loi stipule que c'est au propriétaire de l'installation de s'occuper du démantèlement, estimé à deux millions de francs. Mais en l'occurrence, il n'y a plus de propriétaire, la société a fait faillite.
Deux millions pour démanteler
"Vous pourriez penser que l'objet étant sur le territoire communal, ça devrait être la commune de nettoyer la zone", explique le président Gilbert Tornare... "Mais tant qu'il est en mains de l'office des poursuites, c'est à eux à prendre leur responsabilité. C'est une situation très ambigüe vous savez. Vu que la faillite a été prononcée, je pense qu'aujourd'hui le seul responsable, c'est l'Etat du Valais via l'office des poursuites." La commune précise avoir procédé en son temps au démantèlement des câbles des pylônes pour un montant estimé de 30'000 francs.
"Vu que la faillite a été prononcée, aujourd'hui le seul responsable, c'est l'Etat du Valais via l'office des poursuites" Gilbert Tornare, président de Bourg-Saint-Pierre
On rappellera enfin que, depuis plusieurs années, un projet de réhabilitation existe. La création d’un refuge, baptisé «Lodge 2800». Le dossier est toujours d'actualité, mais il n’avance pas, bloqué administrativement. "On ne peut pas passer en force, nous devons être patients", confie à Rhône FM l'un des instigateurs du projet Félicien Rey-Bellet.
Ci-dessous, nous vous proposons d'écouter notre reportage :
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