En Valais, les travailleuses du sexe disposent désormais officiellement d'un "service social"
Un service social spécialisé.
Un service social spécialisé.
C'est ce que le Valais offre désormais aux travailleuses/travailleurs du sexe du canton. Un peu plus d'un an et demi après l'entrée en vigueur de sa loi sur la prostitution et six mois après avoir annoncé la couleur, le Valais est officiellement passé de la théorie à la pratique mais avec toutefois quelques obstacles à surmonter.
En premier lieu, "la mobilité de ces filles qui séjournent le plus souvent entre plusieurs semaines et trois mois". S'y ajoutent les difficultés liées à la langue mais pour lesquelles, "on peut au besoin faire appel à des interprètes", relève Marie-Françoise Pitteloud (interview ci-dessous) qui assure désormais cette coordination spécialisée, chapeautée par l'Antenne Sida Valais romand sous l'égide de Promotion Santé Valais. Jusqu'ici, les requêtes sont principalement d'ordre administratif comme l'affiliation aux assurances sociales, l'enregistrement auprès de la police ou les questions liées au permis de séjour.
Les professionnel(le)s du sexe peuvent adresser leur demande de rendez-vous ou de renseignements directement sur appel au 079 158 20 19.
Un registre professionnel qui ne travaille pas sans filet
Cette nouvelle prestation s'inscrit dans un contexte qui fait déjà l'objet d'une attention particulière. D'abord parce que tout(e) professionnel(le) du sexe doit s'annoncer dès son arrivée sur le territoire valaisan à la police cantonale. Ensuite parce que des garde-fous existent déjà pour éviter des dérapages, notamment par les contrôles inopinés dans les salons de massage (55 recensés en Valais pour 160 places "officielles2 de travail) ou les studios mais aussi parce que les conditions de travail sont sous la responsabilité des gérants de ces "espaces cachés du public", explique Cynthia Zermatten, porte-parole de la police cantonale, au bénéfice de six ans d'expérience à la section mineurs et mœurs (interview ci-dessous).
Près de 500 personnes passent chaque année en Valais en qualité de professionnel(le)s du sexe, toujours avec le statut d'indépendant(e). Elles sont dix fois plus à figurer dans la base de données de la police, mise en place depuis 2004. A noter qu'il n'y a pas de prostitution de rue dans le canton ni d'ailleurs "d'escort girls" officiellement installées.