En Valais, à 100% pour moins de 4'000 francs, c'est fréquent. Zoom sur les travailleurs pauvres

En Suisse, plus de 470 mille salariés ont des bas salaires. C'est près d'un employé sur huit et les femmes représentent les deux tiers de ces "travailleurs pauvres". On parle ici d'un revenu brut inférieur à 4'300 francs par mois. En Valais, c’est bien pire.

En Valais, si le chiffre effectif n'est pas disponible, il est clairement inférieur à cette moyenne, estime Francine Zufferey Molina, secrétaire de section UNIA. Aux premières lignes, les syndicats voient tous les jours ces bas salaires qui flirtent avec les limites de l'autonomie financière. Et le phénomène s'amplifie, estime Francine Zufferey Molina. «On voit de plus en plus de gens qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts. En Valais, les minimas sont très, très bas. Il y a énormément d’endroits à moins de 4’000 francs par mois. Les secteurs les plus touchés en Valais, les petites mains, la vente, l’horlogerie, l’agriculture, c’est catastrophique ! Autre secteur, le personnel à l’économie domestique, il y a une surveillance de zéro.»

Conséquence directe : un travail n'est plus gage de sécurité. Au service de l'action sociale, le constat est évident : un tiers des bénéficiaires ont un salaire mais doivent compter sur un complément d'aide sociale. Du coup, ces statistiques ne sont pas représentatives de la paupérisation, selon le chef de l'office de coordination des prestations sociales. Pour Roland Favre, le problème est bien plus large. «Au niveau de l’aide sociale, la réalité est encore plus difficile oui. Les statistiques ne tiennent pas compte des conditions socio-économiques, des dépenses auxquelles les personnes doivent faire face». Globalement, si le taux de bas salaire dépasse de peu les 10% chez les personnes au bénéfice d'un CFC, il est supérieur à 37% chez les personnes sans formation.