Elections fédérales 2019: "Quand le voisin te titille en disant: t'as voté? Evidemment, ça mobilise"
Quelle est la différence entre la commune de Port Valais et celle d’Evolène?

Quelle est la différence entre la commune de Port Valais et celle d’Evolène? La première est un mauvais élève, la deuxième est plutôt bonne: à quelques jours des élections fédérales, on parle de taux de participation.
Dans les cantons romand, le Valais fait figure d'exemple en matière de participation politique. Pourtant, entre communes du Valais romand, les différences sont flagrantes. A Evolène, en 2015, presque 78% des votants avaient glissé une enveloppe dans l'urne. «Je pense qu’il y a un effet de mobilisation, explique Virgine Gaspoz, présidente d’Evolène. Quand le voisin qui n’est pas du même parti te titille en disant: alors, t’as voté? Et qu’ensuite tu reparles du résultat avec lui le jour du vote, évidemment c’est motivant.»
Ce taux si haut à Evolène peut également s’expliquer autrement: « C’est vrai que l’âge de la population des communes de montagne est plus haute qu’ailleurs en Valais, analyse Virginie Gaspoz. Et comme c’est cette catégorie qui vote le plus, il y a probablement une corrélation.» Elle ajoute que l’enracinement local joue également un rôle.
Du côté des mauvais élèves: Port-Valais
L'enracinement local, c'est justement ce qui manque à toute une partie de la nouvelle population de Port-Valais, selon son président, Pierre Zoppelletto. La Commune faisait en effet grise mine avec son taux d'à peine 43% aux dernières élections nationales. «La raison, c’est que nous sommes proche de la France. L’esprit frondeur, c’est peut-être quelque chose qui retient de voter.» Autre explication selon lui: le nombre plutôt bas de candidats et candidates locales qui étaient sur des listes en 2015. «Cette année, on a deux personnes de la région qui se présentent au Conseil d’Etat et plusieurs autres au Conseil national, donc je pense qu’on va arriver à 50%».
Pour le spécialiste en démocratie directe et chargé de cours à l'université de Lausanne, Antoine Chollet, les chiffres de la participation ne sont pourtant pas forcément représentatifs d'une vie politique active. Un taux relativement bas ne signifie en effet pas un désinvestissement de la vie civique. Il cite ainsi par exemple les jeunes de moins de 18 ans actuellement dans la rue depuis quelques mois pour le climat, mais absents de ces chiffres officiels.