Dossier milice: les fusions de communes, la solution au manque de personnel politique local?

Souhaités ou craints, les projets de fusion fleurissent un peu partout en Valais. Et si c’était la solution pour régler les problèmes de manque de personnel politique dans les exécutifs communaux ? C’est l’une des questions qui se posent lors des rapprochements entre communes valaisannes. Alors qu’une commune sur deux en Suisse a des difficultés à trouver des candidats aux élections locales, ce n’est plus un tabou, bon nombre de villages abordent la question de la fusion.

«Les fusions, ce n’est pas la panacée», analyse Raymonde Schoch, conseillère communale à Massongex dont les autorités sont en discussion avec Vérossaz: deux villages qui balancent d’ailleurs encore entre un rapprochement du côté de St-Maurice ou de Monthey. «La fusion, c’est quelque chose qui peut aider les petites communes à trouver des solutions pour des problèmes qui apparaissent petit à petit dans les villages. Dont le manque de candidats. A savoir si c’est «la» solution, c’est difficile à dire.» Pour elle, c’est donc une manière parmi d’autres de régler la difficulté, mais elle devrait être couplée à une intégration plus importante des jeunes dans les réflexions politiques ou à une éducation civique plus intense à l’école.

De son côté, Stéphane Coppey, président de la Fédération des communes valaisannes imagine surtout que les fusions pourraient être bénéfiques au niveau de la qualité des administrations. «Plusieurs communes réfléchissent effectivement à la solution de fusionner ou du moins de créer des rapprochements. Pour plusieurs raisons: on peut penser évidemment au manque de candidats, mais il faut egalement observer le fait qu’un regroupement permet d’améliorer la qualité des administrations communales, avec des architectes professionnels, des juristes professionnels etc. Cela peut également apporter une meilleure représentation dans la qualité du politique.»

Si la situation valaisanne est inquiétante, elle n’est pourtant pas encore catastrophique, selon Stéphane Coppey. Il évoque pourtant d’autres pistes pour encourager la participation politique, comme, pourquoi pas, des listes non partisanes. « Certaines personnes, notamment la nouvelle génération souhaite s’engager, mais n’aime pas porter d’étiquettes politiques», explique-t-il.

Du côté d’Isérables, cela fait des décennies qu’il y a plus de sièges que de candidats à chaque élection. Régis Monnet, Président de la commune, estime que la situation économique des localités joue également un rôle. «Plus la commune est riche, plus elle a une marge de manoeuvre budgétaire et plus elle pèse dans les décisions régionales, plus c’est intéressant de se porter candidat dans un exécutif.» Selon lui, la fusion pourrait donc représenter une solution. Les autorités communales sont d’ailleurs dans une phase de première discussion avec Chamoson, Leytron, Saillon et Riddes.