Des Valaisans incités par La Poste à recevoir de la publicité

Des Valaisans ont eu la surprise de trouver dans leur boîte aux lettres une publicité singulière de la Poste la semaine dernière. Son contenu: un autocollant "Oui à la publicité". Or, ils avaient eux-mêmes un sticker "Non à la réclame" sur leur boîte, assurent-ils.

Rien d’étonnant pourtant, selon La Poste. L'entreprise publique ne comprend pas cette levée de boucliers. Cette campagne de publicité adressée est envoyée par vagues depuis 2014 dans toute la Suisse, d’après Stefan Dauner, porte-parole. Et l’une de celles-ci a justement démarré il y a deux semaines, le 18 août dernier. Son but: encaisser l'argent de ses clients commerciaux. "Nous avons aussi pour mission de gagner de l'argent, afin d'offrir un service universel avec ces recettes", détaille le porte-parole. C'est aussi grâce à ces montants que les envois peuvent être assurés dans toute la Suisse, se défend La Poste.

Mais la Fédération Romande des Consommateurs ne l'entend pas de cette oreille. L'association de défense des consommateurs a déposé une plainte à ce sujet en mai dernier. L’affaire est toujours en cours, révèle Paola Riva Gapany, présidente de la FRC Valais.

La FRC avait décidé de saisir l’organisme de contrôle de la publicité après de nombreuses plaintes de consommateurs, selon la socialiste saviésanne. Elle dénonce une campagne "agressive", qui "bafoue le droit des consommateurs".

"La Poste est quand même une entreprise publique", tonne-t-elle. Paola Riva Gapany se dit particulièrement heurtée par l'utilisation faite des données des Suisses et Suissesses. "Pour savoir qui accepte la publicité et qui la refuse, il faut avoir accès à un registre", explique-t-elle.

"Nous ne forçons personne à accepter la publicité"

De son côté, La Poste réfute cette accusation. "Nous ne forçons personne à accepter la publicité", soutient Stefan Dauner, porte-parole de La Poste. Il souligne que certains foyers n'ont pas collé eux-mêmes le sticker "Stop publicité" sur leur boîte aux lettres. "Souvent, l'autocollant a été repris des locataires précédents et s'enlève difficilement", poursuit le porte-parole.

La Poste souhaiterait ainsi sensibiliser les destinataires et attirer leur attention sur cette question. "Dans le cas où ils souhaiteraient recevoir de la pub, nous leur proposons une solution simple: il suffit de recouvrir cet autocollant avec le sticker "Publicité OK."

Interrogé quant au coût écologique de la campagne, Stefan Dauner explique que La Poste doit mettre en balance ses objectifs de respect du climat et économiques. Même s’il s’agit d’une entreprise publique, elle ne touche pas de subventions pour son mandat de service universel, appuie le porte-parole.