Dans son dernier film, L'illégal, Jean-Charles Pellaud défend la cause des agriculteurs de montagne
Rencontre avec Jean-Charles Pellaud, réalisateur indépendant. Après plus de 100 films à son actif, le cinéaste présentera son dernier documentaire en septembre à Martigny. A 84 ans, le Valaisan d’origine se considère comme cinéaste et porte-parole de gens «hors normes».
Sept années de tournage, deux années de montage. Jean-Charles Pellaud présentera son dernier film documentaire en septembre à Martigny. "L'illégal" aura mis presque 10 ans à sortir de l'œuf. De 2010 à 2017, le réalisateur indépendant s'est rendu – de manière irrégulière – aux Granges (Salvan), à la rencontre de Caroline et Stéphane Gay.
Sur les images, on y découvre les combats quotidiens de cette famille d'agriculteurs producteurs, pour tenir son domaine, sa fabrique de fromage, pour dessiner des projets, malgré la rudesse du métier, les règles politiques inadaptées aux petits producteurs et le marché monopolisé par les grandes firmes. «Dix ans, ça peut paraître long. Mais quand on est passionné, la patience n’existe pas, sourit Jean-Charles Pellaud. Je tisse un lien de confiance avec les personnes que je filme, et je ne montre que ce qu’ils ont envie de montrer. Le fil rouge se dessine peu à peu, je n’ai jamais d’idée précise en tête et je ne vais pas accélérer le processus en leur demandant de dire ce que j’ai envie d’entendre.»
Le film L'illégal sera donc projeté à la médiathèque de Martigny le 24 septembre, en présence du réalisateur.
Réalisateur et porte-parole
Jean-Charles Pellaud, 84 ans et plus de 100 films à son actif, se considère comme un réalisateur, et un porte-parole. «Réalisateur, parce que je sais filmer, raconte Jean-Charles Pellaud. Mais porte-parole parce qu’il y a une cause à défendre. En l’occurence, celle des paysans de montagne, en ce qui concerne ce film, mais j’ai défendu plein d’autres causes. Elle n’est pas tout de suite évidente et se dessine toute seule, au fur et à mesure des discussions, de la confiance qui s’établit.»
Valaisan d'origine, établi à Genève, Jean-Charles Pellaud se considère plutôt comme un citoyen du monde, qui brandit sa caméra au gré des rencontres, pour donner la parole aux gens "hors normes", souvent inconnus des milieux bourgeois et politiques, mais riches par leur vécu.
Des films pour révolutionner le monde
Convaincu et engagé, Jean-Charles Pellaud dit vouloir pousser le monde à la révolution...une certaine révolution. «Une révolution non-violente mais profonde, un éveil des consciences, décrit le cinéaste. Je rêve d’un changement radical, pour nos enfants et petits-enfants. Pour qu’ils ne soient pas dépendants de cet argent qui tue et qui rend malheureux.»
Ci-dessous, découvrez quelques extraits audio de notre rencontre avec Jean-Charles Pellaud.