Covid : le confinement a-t-il été trop sévère ? Voici le "paradoxe de la prévention"
En a-t-on trop fait ? Avec la "phase trois" du déconfinement qui débute ce samedi, des voix s'élèvent pour dénoncer ce qui aurait été une «sur-réaction» à la pandémie du Coronavirus. Alors, le jeu en valait-il la chandelle ? Le médecin cantonal adjoint répond.
Avec le déconfinement qui se poursuit, ces frontières qui s’ouvrent à nouveau, des langues se délient. Des voix critiquent ouvertement la gestion de la crise par les autorités fédérales. Au final, disent-elles, le nombre de morts a été "contenu", ce n'est pas la catastrophe sanitaire annoncée dans notre pays. Alors, ce confinement, ces semaines où toute l'économie a été paralysée… Ces mois où les personnes âgées ont été mises de côté, isolées… Cela en valait-il vraiment la peine ? Interrogé sur ce point, le médecin cantonal adjoint Cédric Dessimoz répond. «C’est une très bonne question. Il est bien sûr toujours plus facile de revenir après coup sur les décisions qui ont été prises, c’est logique». Cédric Dessimoz défend la stratégie sanitaire du pays et du canton.
Le «paradoxe de la prévention»
Pour appuyer son argumentaire, Cédric Dessimoz expose un principe. «On appelle cela le paradoxe de la prévention. C’est un paradoxe, car effectivement, le fait d’avoir mis en place des mesures de confinement a sans doute grandement contribué à réduire le nombre de malades. Et c’est cela qui fait dire, après coup, que ces mesures étaient finalement inutiles puisque le nombre de cas n’a pas été aussi élevé que prévu». Cédric Dessimoz propose de faire une comparaison «Chez nos voisins, notamment nos voisins italiens, je rappelle ce qu’il s’est passé avec un nombre important de morts». Le médecin cantonal adjoint appuie totalement les choix de la Confédération : «Dans cette situation, je pense vraiment que le Conseil fédéral a agi prudemment et au bon moment. Notre pays a réussi a gérer autant que possible cette pandémie. Je le rappelle, il y a malheureusement eu des décès et beaucoup de gens hospitalisés, notamment chez nos voisins. Nous devons avouer que la Suisse s’en est plutôt bien sortie sur ce point-là».
Ci-dessous, interview de Cédric Dessimoz