Construction : les "papy-boomers" pèsent sur les retraites anticipées
La génération des baby-boomers met en difficulté le système des retraites anticipées.

La génération des baby-boomers met en difficulté le système des retraites anticipées.
C'est particulièrement vrai pour la construction.
La FAR, fondation retraite anticipée, basée à Zürich, voit ainsi fondre son taux de couverture.
Il était de 113.1% en début d'année; selon la presse suisse alémanique, il est tombé à 105% à la fin juin et passera en-dessous des 100% l'an prochain.
Conséquence : il va falloir prendre des mesures d'assainissement, c'est-à-dire soit augmenter les cotisations, soit diminuer les rentes, soit augmenter l'âge à partir duquel les employés de la construction pourront partir en retraite anticipée, un âge fixé aujourd'hui à 60 ans.
Le débat est d'ores et déjà très vif, tout cela sur fond de renouvellement de la convention nationale qui concerne 100 mille salariés.
Le Valais, pionnier
En Valais, la question se pose un peu différemment car en 2001, trois ans avant tout le monde, les partenaires sociaux ont mis en place leur propre système : RETABAT. Mais depuis la naissance de la FAR, la caisse valaisanne doit proposer des conditions équivalentes. Elle n'est donc pas libre d'agir comme elle l'entend et évolue de toute façon dans le même contexte socio-économique. Des dispositions ont d'ailleurs déjà été prises l'an dernier pour faire face à l'arrivée des "papy-boomers". L'âge du départ anticipé à la retraite a ainsi été relevé à 60 ans et demi et les cotisations augmentées d'un point. Selon Jeanny Morard, secrétaire régional d'Unia, "il s'agit d'un cap à franchir" avant de retrouver une situation plus équilibrée aux alentours de 2024-2025.
Confiance également et pas de volonté de démantèlement dans le camp patronal.
Directeur de l'Association Valaisanne des Entrepreneurs, qui gère RETABAT, Serge Métrailler rappelle que ce système flexible a été voulu par les employeurs. "Nous souhaitons juste clarifier la situation; le fait d'avoir des problèmes financiers, ça ne va pas".
En Valais, environ 250 employés de la construction bénéficient d'une retraite anticipée.