Chypre : Guterres revient à Crans-Montana pour arracher un accord
Le secrétaire général de l'ONU est de retour à Crans-Montana pour tenter d'arracher une percée face à l'impasse dans les pourparlers sur Chypre, après une semaine de discussions.

Le secrétaire général de l'ONU est de retour à Crans-Montana pour tenter d'arracher une percée face à l'impasse dans les pourparlers sur Chypre, après une semaine de discussions.
Antonio Guterres a présidé ce matin une réunion avec toutes les parties. Outre Antonio Guterres, la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini était revenue hier soir à Crans-Montana, un jour après le ministre britannique des Affaires européennes Alan Duncan.
A son arrivée sur le site des discussions, l'Italienne a dit avoir constaté "une volonté politique" d'avancer pour réunifier l'île divisée depuis plus de 40 ans. Alan Duncan a dit attendre de voir ce que le secrétaire général avait à dire.
Durant les 24 dernières heures, d'intenses consultations diplomatiques ont eu lieu en coulisses entre les trois puissances garantes qui peuvent intervenir militairement sur l'île en cas de besoin. De toutes parts, "il y a une certaine lassitude mais aussi la volonté de ne pas casser tout ce qui a été fait jusqu'ici", a dit à l'ats une source avisée dans les pourparlers. Elle s'attend à un accord de principe sur les critères des grandes questions à résoudre et sur le calendrier pour conclure, peut-être en septembre en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.
Aussi bien le président chypriote Nicos Anastasiades que le chypriote turc Mustafa Akinci, reconnu seulement par la Turquie, sont conscients de l'urgence. Selon cette source, ils ont clairement affirmé que ces discussions constituent "la dernière chance pour leur génération de leaders".
Les deux hommes négocient depuis plus d'une semaine avec les représentants grecs, turcs et britanniques.
Symbole des blocages depuis l'échange de propositions par écrit lundi, NIcos Anastasiades a lancé mercredi soir de nouvelles pistes "pour lever l'impasse". Selon des médias chypriotes, il serait prêt à accepter une présidence tournante avec les Chypriotes turcs dans un futur Etat fédéral. En échange, il souhaite faire plier la Turquie sur le retrait total des 35'000 militaires présents dans le nord de l'île. Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu n'a pas proposé davantage qu'une réduction de 80%. Ce pays demande également les mêmes droits pour ses ressortissants qui habitent dans l'île que les Grecs, au bénéfice de la libre circulation.
Outre la sécurité avec les Etats garants, les deux parties doivent régler leurs différends sur le territoire, les droits de propriété et une présidence tournante. Depuis une invasion turque en 1974, la République de Chypre, membre de l'UE depuis 2004, n'exerce son autorité que sur la partie sud, où vivent les Chypriotes grecs. Tout compromis serait soumis à référendum dans chacune des deux parties de l'île.