Carnet noir : Léonard Gianadda est décédé
Vaincu par un cancer des os, Léonard Gianadda est décédé dans la matinée de ce dimanche. Il laissera sa trace avec trois fondations pour la culture, le social et le mécénat.
Léonard Gianadda est décédé dans la matinée de ce dimanche. Le mécène de Martigny, âgé de 88 ans, n’a pas survécu au cancer des os qui le faisait souffrir depuis trois ans.
Il avait dû être hospitalisé le 28 octobre, non pas pour sa maladie mais pour une double fracture ouverte. Ce soir-là, alors qu’il quittait une représentation du cirque Knie à Sion, il avait été bousculé par la voiture de son ami Christian Constantin et sa jambe était passée sous la roue du véhicule.
Depuis, il n’avait plus quitté l’hôpital.
Il laisse tois fondations
Photographe, journaliste, architecte, amoureux de l’art et de la culture, Léonard Gianadda laisse derrière lui une histoire, ponctuée par trois fondations.
La première, totalement axée sur la culture, celle qu’il a bâtie au nom de son frère Pierre décédé lors d’un accident d’avion.
Elle a donné à Martigny une aura internationale.
Pour le social, il a créé la Fondation "Annette et Léonard Gianadda", en 2009, avec chaque année, un demi-million affecté à des coups de pouces.
Pour la dernière, à son nom, exclusivement orientée sur le mécénat, le Matignerain a cédé toute sa fortune.
Pas de chiffre annoncé mais "c'est beaucoup, beaucoup d'argent… J'ai tout donné. Il ne me reste plus rien et je me sens soulagé", avait annoncé Léonard Gianadda, car pour lui, ce partage, c’était une raison de vivre.
Léonard Gianadda le disait : le but de cette fondation, était de pouvoir "poursuivre les actions de mécénat prodiguées tout au long de sa vie" et au-delà.
Car l’homme savait ce qu’il voulait et posait les conditions pour y parvenir.
Annette, son épouse, décédée il y a presque exactement douze ans, le 8 décembre 2011, était aussi sa première fan. Elle le relevait déjà lors de l’inauguration de la fondation Annette et Léonard Gianadda : partager sa vie avec un tel homme, était quelque chose de hors du commun.
Un principe était cher à Léonard Gianadda : "la dernière chemise n'a pas de poche".
Il aimait d’ailleurs le relever avec une pointe d’humour, en ces termes : "Je trouve trop bête de mourir riche... Le socialisme, je le pratique", fin de citation.
Léonard Gianadda est décédé à l’âge de 88 ans à l’hôpital de Sion.
Les réactions se succèdent
Depuis la nouvelle de son décès, les réactions se succèdent en Valais.
Comme celle de son ami depuis 50 ans, président de la Fondation Barry, ancien préfet et ancien président de la Loterie Romande, Jean-Maurice Tornay.
L'ancien conseiller fédéral et ancien président de Martigny Pascal Couchepin connaissait très bien la famille de Léonard Gianadda. Àgé de huit ans de moins que le mécène, Pascal Couchepin l'admirait. Et, il l'a longtemps côtoyé.
Dans l'après-midi, les réactions suite à la disparition du mécène se sont succédé sur les réseaux sociaux.
"Le Valais perd un grand homme", c'est par ces mots que l'Etat du Valais salue la mémoire et l'oeuvre de Léonard Gianadda.
"C'est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès de Léonard Gianadda, un ami cher du FC Sion", partage aussi le club sur le réseau social X.
Pour la présidente de Martigny, Anne-Laure Couchepin, c'est un grand bonhomme, selon ses mots, qui s'en est allé.
Différents hommages lui seront rendus. Les obsèques sont prévues ce jeudi.