C'est une première en Suisse : l'aéroport de Sion vend du biocarburant
L’aéroport de Sion fait office de pionnier en matière de biocarburant. Depuis peu, il commercialise ce produit créé à base d'huiles végétales et de graisses animales. Pour 2025, il prévoit d'en écouler 2%.
L’aéroport de Sion a commencé la distribution de biocarburant.
Créé à base d’huiles végétales et de graisses animales, ce produit est connu sous l’acronyme SAF, pour Sustainable Aviation Fuel.
Pour être utilisé, le SAF doit être mélangé avec du kérosène fossile dans des centres de production appropriés, avant d'être acheminé à Sion.
Première suisse
L'aéroport de Sion est le premier aéroport régional de Suisse à distribuer du biocarburant.
Un projet incontournable pour Christophe Chollet, directeur de l'aéroport de Sion depuis novembre 2023.
"Réduire notre empreinte carbone était important pour moi. Et l'utilisation du biocarburant le permet, c'est aujourd'hui prouvé. Actuellement, on vient juste de commencer. Nous avons mis en place tout le système : nous sommes donc prêts à en vendre et nous attendons les clients."
Les citernes de l’aéroport permettent l’acquisition d’une part suffisante de biocarburant.
Dans un premier temps, il s’agit de vendre un produit au taux choisi par le client, qui recevra un certificat de vente. Le produit ne sera pas obligatoirement distribué au client concerné, mais sera versé selon le rythme de distribution par les différentes citernes.
Si l’intérêt de l’aviation est clair, l’engouement reste timide.
"Cela s’explique par le prix du SAF : 5,13 francs le litre de biocarburant à 100%, contre 2,17 francs le litre de kérosène fossile. Mais aussi par le manque d’obligation actuelle", relève Christophe Chollet, directeur de l’aéroport de Sion.
Il est possible aujourd’hui de voler avec du kérosène contenant 50% de produit SAF. Le carburant délivré par l’aéroport de Sion en contient pour l’heure 35%.
Assurer la traçabilité du biocarburant
Consciente de l’importance de son rôle en matière de protection de l’environnement, la direction de l’aéroport a mis sur pied un programme de recherche sur la gestion du SAF, en collaboration avec l’Institut informatique de la HES-SO Valais-Wallis et avec le soutien de TotalEnergies.
"Notre objectif est d’assurer une gestion éthique du SAF, à savoir assurer une traçabilité du produit, une transparence des stocks, et éviter ainsi un effet greenwashing", précise Christophe Chollet.
En matière de biocarburant, l’aéroport de Sion est en avance sur les objectifs nationaux.
Pour 2025, il estime qu’il devrait écouler 2% de biocarburant. Des prévisions pour l’heure modestes, mais prometteuses.
Ce taux est en effet appelé à croître de manière sensible, en raison de l’augmentation de la capacité des moteurs d’avion à fonctionner avec davantage de SAF.