Boris Guignet, pédo-psychiatre: "On a vu des effets bénéfiques du confinement sur les enfants"
La sortie progressive du semi-confinement lié au coronavirus a déjà commencé. Après les magasins de bricolage et autres coiffeurs, ce sera au tour des écoles de rouvrir, dès le 11 mai prochain.
Cela fait déjà plusieurs semaines que les enfants font les cours à domicile, vivent loin de leurs copains. Presque du jour au lendemain, ils ont dû embarquer toutes leurs affaires et dire au revoir à leurs camarades. Cette séparation brutale pourrait-elle avoir des conséquences sur les enfants ?
Boris Guignet, médecin-chef du service de pédo-psychiatrie de l’Hôpital du Valais, reste prudent lorsqu’il s’agit de parler de répercussions: «On a peu de recul par rapport aux conséquences, mais c’est vrai que la séparation a été plus ou moins brutale. Après il faut tout de même relativiser, ce n’est pas la même chose d’être en semi-confinement en Suisse, avec la possibilité d’aller se promener en nature que d’être en confinement total dans un appartement en ville, si on prend l’exemple de l’Espagne».
Des effets positifs sur les enfants
Et malgré le manque d’interactions sociales avec leurs camarades, Boris Guignet souligne tout de même plusieurs effets bénéfiques de ce confinement: " Cela va amener certains enfants à s’ennuyer à nouveau, à devoir s’appuyer sur leurs compétences intrinsèques, voire à aller chercher du soutien auprès de leurs parents quand elles ne seront pas suffisantes, et c’est quelque chose de très important dans la période que nous vivons.»
Un autre aspect positif de ce semi-confinement, c’est la baisse de la pression scolaire pour certains jeunes. «C’est le premier effet que l’on a aperçu en consultation, cette libération de la charge scolaire. Beaucoup d’enfants subissent le stress de performance, et cette situation a été une aubaine pour eux, cela a diminué le nombre de situations de crise de manière drastique.»
Réjouissance ou angoisse ?
Si quelques enfants ne veulent pas retourner à l’école, ce n’est pas le cas de Zoé, 8 ans: «Mes copines me manquent, je me réjouis de les serrer fort dans mes bras.»
Pour Anaïs, 11 ans, la situation est plus mitigée: «J’aimais bien l’école à la maison. J’aimerais bien que ça reste comme ça, mais quand même pouvoir voir les copines.»
Que les filles se rassurent, elles ont encore une semaine avant la réouverture progressive des établissements scolaires. Et ce sera d’abord les élèves de 1H à 8H qui iront en cours en demi-classes et en alternance la première semaine, alors que pour ceux du cycle d'orientation, les classes fractionnées dureront au moins 4 semaines.