Avec ou sans Tamoil, la Suisse consommera autant de co2

René Imoberdorf s'inquiète du sort des certificats d'émission co2 de Tamoil, en cas de fermeture définitive de la raffinerie de Collombey. Pour le conseiller aux états PDC valaisan, ces droits de polluer devraient être cédés gratuitement, comme c'est déjà le cas pour 95% d'entre eux. Faute de quoi, on affaiblirait inutilement la place industrielle, alors que le franc fort joue déjà les trouble-fête.

Mise aux enchères.

Or, ce ne sera pas le cas. Ces droits de polluer seront mis aux enchères. Et à cette enchère pourraient prendre part les 55 industries helvétiques, qui acquièrent annuellement 5.6 millions de tonnes de co2 de l'étranger, au prix de 12.- la tonne. En Valais, aux côtés de Tamoil, qui dispose du 7% de ces "droits de polluer" pour la Suisse, figurent Constellium, Novelis, CIMO, BASF et la Lonza. Des entreprises exemptées de la taxe co2.

Nécessité de prix plus élevés

Pour le WWF Suisse, un don serait une aberration environnementale. Quand à la mise aux enchères, elle pourrait être acceptable, mais à la condition que les prix du carbone et des certificats d'émission soient plus élevés qu'aujourd'hui. Sinon les entreprises polluantes n'ont pas d'intérêt à investir dans des installations pour énergies renouvelables.