Aide sociale : le nombre de bénéficiaires continue de baisser en Valais
Le Valais reste le canton romand avec le taux d’aide sociale le plus faible. En 2023, 1,8% de la population bénéficiaient de ce soutien, un chiffre en baisse. Mais ce résultat masque une réalité plus complexe, avec un fort taux de non-recours.

En 2023, 6513 Valaisans ont bénéficié d'une aide sociale, soit 1,8 % de la population. Un recul de 0,1 point par rapport à 2022, alors même que la démographie du canton continue de croître. Sur le plan national, le taux d'aide sociale s'établit à 2,8 %, la valeur la plus basse mesurée depuis 2005.
Cette baisse s'explique en partie par la bonne conjoncture économique actuelle. « Le faible taux de chômage, particulièrement depuis la crise du COVID, permet à davantage de personnes en difficulté de retrouver un emploi et de se réinsérer économiquement », explique Jérôme Favez, chef de l’action sociale au Canton.
Un taux de non-recours qui interroge
Malgré ces résultats positifs, le Valais fait face à une problématique particulière : un taux de non-recours à l'aide sociale estimé à plus de 23 %. Cela signifie qu’une part importante de la population éligible ne demande pas le soutien auquel elle aurait droit.
Jérôme Favez évoque plusieurs raisons possibles : « La proximité dans les petites communes et un certain tabou culturel pourraient dissuader certaines personnes de demander de l'aide. » Le chef de service insiste sur la nécessité de mieux communiquer pour réduire cette réticence et renforcer l'accès à ces prestations.
Des efforts pour la réinsertion et la prévention
Le canton mise sur des mesures ciblées pour prévenir la précarité et favoriser la réinsertion professionnelle. Parmi elles, le programme Formavenir, qui assure un suivi renforcé des jeunes en formation tout au long de leur apprentissage. Ce dispositif vise à garantir leur succès scolaire et leur intégration sur le marché du travail.
Des initiatives spécifiques sont également mises en œuvre pour les migrants, particulièrement ceux issus du domaine de l’asile. « Nous investissons dans des formations linguistiques et pré-professionnelles pour ces groupes, car une intégration durable est essentielle à la stabilité économique et sociale », précise Jérôme Favez.
Une gestion prudente face aux défis à venir
Malgré la baisse des bénéficiaires, les coûts liés à l'aide sociale restent élevés. « Une diminution de 0,1 point ne se traduit pas nécessairement par des économies. Il est crucial de maintenir les investissements dans les mesures préventives et d'insertion », prévient Jérôme Favez.
À l’avenir, le chef de service souhaite intensifier les efforts de communication pour réduire le non-recours à l’aide sociale et garantir un soutien équitable à tous les habitants du canton.