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Affaire Luca : six mois jour pour jour avant la prescription, le mystère est intact

Il ne reste que six mois avant la prescription de «l’affaire Luca», qui intervient le 22 novembre 2019.

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Rédaction Rhône FM, Rédaction Rhône FM
22 mai 2019, 10:20
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Il ne reste que six mois avant la prescription de «l’affaire Luca», qui intervient le 22 novembre 2019. Rhône FM revient ce mercredi sur l’une des énigmes judicaires les plus marquantes du Valais. Et une question, la même depuis 17 ans : qu'est-il arrivé au petit Luca, ce jour de février 2002 à Veysonnaz ?

Le 22 novembre 2019, le «dossier Luca» sera définitivement clos. En droit pénal, en cas de lésions corporelles graves sur mineur, la prescription n'intervient qu'après le 25e anniversaire de la victime. Le Ministère public valaisan avait annoncé que la prescription interviendrait à ce moment-là, le jour des 25 ans de Luca Mongelli.

Qu'est-il arrivé au petit Luca, le jeudi 7 février 2002, à Veysonnaz ? Ce jour-là, l’enfant de 7 ans sort du chalet pour aller promener le chien avec son petit frère Marco, 4 ans. Il ne revient pas. Le garçon est découvert dans la soirée, couché dans la neige, à quelques pas du domicile. Le corps martyrisé, griffé, à moitié nu, le slip sur les genoux. En hypothermie sévère. Après quatre mois de coma, il se réveille, aveugle et tétraplégique.

En ce mois de  février 2002, le Valaisan Eric Felley est journaliste au quotidien «Le Temps». Il se souvient parfaitement du début de l’affaire. «Tout est parti d’un petit fait divers, banal. Une dépêche qui parle de l’agression d’un enfant par un chien à Veysonnaz. Un tout petit fait divers qui prend soudain des proportions énormes.»

Pour la police, c'est clair : c’est Rocky, le berger allemand de 6 mois, qui aurait attaqué. Problème, des incohérences sont remarquées. On parle d’un début d'enquête totalement bâclée. «Dès le départ, cette affaire que l’on pensait bénigne a été confiée à un jeune juge d’instruction, poursuit le journaliste Eric Felley. Je pense qu’il n’a pas pris toutes les précautions utiles, surtout sur les lieux de l‘agression. Un certain nombre de preuves, des traces de pas dans la neige, n’ont pas été conservées. Ces preuves auraient pu être capitales par la suite. Encore aujourd’hui, je pense qu’un certain nombre de gens pensent que la vérité n’a pas été établie.»

La suite, des années d'incertitudes, une enquête classée, puis rouverte. Plusieurs personnes ont été soupçonnées, un conducteur de car, des enfants de bonne famille... Des soupçons, mais aucune preuve, tous ont été mis hors de cause. Il y a eu des enquêtes, des contre-enquêtes. Des livres écrits, du père de l'enfant notamment, d'un politique aussi. Oskar Freysinger qui signa un ouvrage, intitulé "Canines", sous un nom d'emprunt.

Oskar Freysinger qui, 17 ans après, est toujours persuadé que quelqu'un sait, quelque part. C'est chez lui, à Savièe que nous avons rencontré l'ancien conseiller d'Etat valaisan. «J’en suis convaincu oui... Je suis convaincu que ça ne peut pas être le chien. J’ai vu tous les dossiers, j’ai tous les dossiers juridiques devant moi, ce n’est pas possible !» Oskar Freysinger insiste. «Et Luca dans tout ça ? J’ai parlé avec lui. Il est venu ici, dans ce salon, là où nous sommes maintenant. Il est aveugle et tétraplégique, mais il parle, on le comprend parfaitement. Ce qu’il dit est logique. Et jamais, jamais, pas une seule fois, il n’a dit que le chien était impliqué. Je ne comprends pas... On n’a jamais pris en compte ce que disait l’enfant».

Six mois avant le clôture définitive du dossier, peut-on espérer un possible coup de théâtre, un rebondissement inespéré ? «J’ai peu d’espoir, reprend l’ancien conseiller d’Etat. La vérité sortira peut être un jour, lorsque l’un des personnages impliqués laissera dans un testament une phrase où il dira ce qu’il s’est passé».

L'affaire Luca va définitivement s'éteindre le 22 novembre 2019. Nous avons eu contact à plusieurs reprises avec le père de l'enfant, Nicola. Il appelle tous ceux qui auraient de nouvelles informations à se manifester. Mais dit-il, d’un ton las, «je n'ai que peu d'espoir que l'on sache un jour ce qui est vraiment arrivé à mon fils.»

thomas.schurch@rhonefm.ch
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