A Chamoson, la zoothérapie est utilisée dans le cadre scolaire
La thérapie par l’animal utilisée dans le cadre scolaire. C’est une réalité à Chamoson. Commune et canton soulignent les effets bénéfiques de la zoothérapie. Elle permet aux élèves en grande difficulté de retrouver le chemin de l’école.
La thérapie utilisée dans le cadre scolaire est une réalité à Chamoson. Le Centre pédagogique et de thérapie par l’animal (CPTA) accueille une quinzaine de jeunes par année. On parle ici de zoothérapie. Elle a pour objectif de permettre à la personne de retrouver ou d'améliorer son bien-être physique, psychologique et social, grâce au contact avec les animaux.
Equipe pluridisciplinaire
C’est aux Vérines, un petit hameau sur les hauts de Chamoson, que se situe le CPTA. Sandrine et Xavier Putallaz Carroz ont créé ce centre il y a quatre ans. Au cœur du projet : la passion des animaux bien sûr. Et l’idée de l’associer au métier de Sandrine, qui est zoothérapeute et a un Master d’enseignante spécialisée. Aujourd’hui, c’est une équipe pluridisciplinaire qui accueille les élèves en difficulté : une psychologue, une éducatrice sociale et deux enseignantes spécialisées.
«La présence de l'animal canalise l'attention, réduit le stress et permet d'aller vers les apprentissages.» Sandrine Carroz Putallaz, zoothérapeute et enseignante spécialisée au CPTA
Et la salle de classe est située dans un mayen datant de 1800. Sur place, des chèvres, des perruches calopsittes et des chinchillas, des cochons d’Inde, un lapin. Chanel le chat nous accueille et non loin des bureaux, un terrarium avec deux serpents des blés. «Le but de ce centre c'est de proposer un lieu hors école, parce qu'on a des enfants qui sont bloqués au niveau émotionnel ou des apprentissages. Ils ont différents troubles et la présence de l'animal canalise l'attention, réduit le stress et permet d'aller vers les apprentissages», explique Sandrine Carroz Putallaz.
Bilan positif
Un bilan positif pour ce travail avec les animaux, qu’évoque également Claude Crittin, président de la commune de Chamoson, qui a décidé de prendre en charge une partie des coûts pour les enfants scolarisés sur le territoire. «Le bilan est positif pour nous. Au final, c'est une bonne solution à la fois pour les parents et pour le système scolaire. Cela répond à un besoin, c'est pourquoi la commune à décider de prendre en charge une partie du coût des séances de zoothérapie.»
«Les retours sont positifs : les parents et le système scolaire en bénéficient.»Claude Crittin, président de Chamoson
Mais aussi par Guy Dayer, chef de l’enseignement spécialisé, qui rappelle pourquoi le canton s’est tourné vers la zoothérapie. «Parce que c'est en lien avec les capacités transversales du Plan d'étude romand (PER), notamment la communication. Et c'est vrai que les élèves qui utilisent cette prestation, ont souvent des difficultés à nouer des liens avec leurs pairs. On a vu que l'animal était assez intéressant pour ces apprentissages-là.»
«Avec la zoothérapie, on a vu des améliorations significatives chez les élèves en difficulté.» Guy Dayer, chef de l'enseignement spécialisé
Pour l’instant la zoothérapie n’est toujours pas reconnue par les caisses maladies, contrairement à l’équithérapie, la thérapie avec les chevaux, qui elle est prise en charge par certaines complémentaires.
Le financement du centre des Vérines est donc assuré essentiellement par des familles, des associations et des institutions. C'est l'association Maétis, qui soutient par différentes actions le développement des activités du CPTA. Elle contribue également à faciliter l'accès à la thérapie par l'animal.
La salle de classe du Centre pédagogique et de thérapie par l’animal aux Vérines.
L'équipe du CPTA
A l'origine du projet : Sandrine et Xavier Putallaz Carroz.
Elle a travaillé avec des enfants scolarisés de la 1H à la 11 CO. Elle a oeuvré en tant que titulaire, enseignante de soutien et d'appui. Elle est désormais enseignante spécialisée, après avoir obtenu un Master auprès de la HEP Vaud. Passionnée par les animaux, elle a décidé d'allier son travail auprès des enfants à sa passion. Elle a suivi la formation auprès de l'Institut français de zoothérapie, et poursuit son cursus au travers de diverses formations. Elle assure la direction des activités du CPTA.
Xavier est éducateur social HES et diplômé en management des institutions sociales de l'Université de Genève. Il est formé aux thérapies cognitives et comportementales. Actuellement, il dirige un internat éducatif et scolaire genevois et préside l'Association Maétis, dont dépend le CPTA.
L'Association Maétis et le CPTA peuvent compter sur la collaboration d'une équipe de professionnels convaincus par les bienfaits que les animaux peuvent apporter à l'humain : une psychologue, une enseignante sociale et une deuxième enseignante spécialisée.
Les animaux du CPTA
De nombreux animaux vivent au centre des Vérines. Des reptiles : deux serpents des blés, un pogona, trois tortues et bientôt un caméléon. Des rongeurs : deux lapins, deux cochons d'Inde, trois chinchillas. Des oiseaux : deux calopsittes, six poules. Une chatte et deux chèvres. «Nos animaux sont manipulés quotidiennement. Ils sont logés dans des enclos et locaux adaptés à leur activité. Et nous sommes suivis par le vétérinaire cantonal», précise Sandrine Carroz Putallaz. Le choix de l'animal dépend des affinités de la personnes, ainsi que des objectifs poursuivis.