68 hectares mis en zone réservée sur les hauts de Saxon : la décision fâche dans les Mayens
Les relations entre l’exécutif et les habitants des Mayens de Saxon deviennent de plus en plus tendues. L’affaire du bus scolaire à peine digérée, ils apprennent que leur territoire est mis en zone réservée durant cinq ans.

Les relations entre l’exécutif et les habitants des Mayens de Saxon deviennent de plus en plus tendues. Le 24 février dernier, les résidents de Sapinhaut, de L’Arbarey et de Boveresse apprenaient via le bulletin officiel la mise en zone réservée de 68 hectares de leur territoire pour cinq ans. Cela signifie que durant ce laps de temps, aucune nouvelle construction n’est possible. Les rénovations et extensions peuvent être autorisées, mais seulement si elles sont conformes au règlement communal.
Lors de la séance d’information publique donnée le 8 mars dernier, qui peut être visionnée ici, les questions et les remarques ont fusé. Le sujet du bus scolaire, pour lequel les habitants se sont battus jusqu’au Tribunal fédéral, a même été remis sur la table.
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Habitantes de la plaine et du village de Saxon, Sarah Gillioz et Marie-Josée Reuse ne sont pas directement concernées par la mise sous cloche du territoire des Mayens, mais elles clament haut et fort leur soutien aux résidents et propriétaires impactés. Députée suppléante et députée au Grand Conseil, elles se sont d'ailleurs exprimées publiquement dans le journal du parti socialiste "Le peuple.VS". Elles estiment que l’exécutif instaure volontairement une rivalité entre saxonains de la plaine et saxonains de la montagne. Car pour elles, rien ne justifie l’instauration de cette zone réservée.
"Le conseil communal l’a mentionné lui-même, Saxon n’est pas une commune considérée comme surdimensionnée et cette opération n’est jugée nécessaire ni par le Canton, ni par la LAT", explique Marie-Josée Reuse, qui est aussi députée au Grand Conseil valaisan.
Lors de la présentation du 8 mars, l’exécutif a justifié sa décision par une volonté d’éviter le mitage du territoire et de mieux orienter le développement de la commune. "À ce moment-là, je ne comprends pas pourquoi ce n’est pas toute la commune qui est mise sous cloche", lance Sarah Gillioz. "On ne met pas une partie des habitants contre l’autre, à part si on a envie d’ériger des immeubles en plaine et ne plus laisser construire dans les Mayens", renchérit la députée suppléante.
Le président aurait quitté son mouvement politique
Contacté, le président de Saxon Christian Roth n’a pas souhaité s’exprimer. "Je préfère m’occuper des oppositions avant de polémiquer, d’autant plus que certaines informations qui circulent sont fausses", nous a-t-il dit. Selon Marie-Josée Reuse, les oppositions à la zone réservée auraient afflué par dizaines durant la mise a l’enquête publique, qui courrait jusqu’au 24 mars.
Elle nous apprend également que Christian Roth aurait récemment démissionné de son mouvement, le MSI-CLI, qui dispose de trois sièges au conseil communal, en plus de la présidence. "Il doit y avoir des dissensions au sein même de l’exécutif, sinon je ne vois pas", analyse Sarah Gillioz.
Un malaise beaucoup plus profond qu’une histoire de zone réservée
Au-delà de cette affaire de zone réservée, les deux politiciennes parlent d’un malaise beaucoup plus profond à Saxon. Elles dénoncent un manque de communication de la part de l’exécutif et un fossé qui ne cesse de se creuser entre les autorités et la population.
"Il y a eu le bus scolaire, et maintenant la zone réservée. Ce n’est pas la première fois que les habitants de Saxon sont mis devant le fait accompli", regrette Marie-Josée Reuse, qui clôt le sujet en demandant juste un peu plus de transparence à son conseil communal.