"Pari réussi" pour la réforme vaudoise des curatelles
Vaud tire un bilan positif de la réforme cantonale qui a mis fin à la curatelle imposée en 2018. Depuis le lancement du projet, 5667 personnes ont manifesté leur intérêt à devenir volontaire, dont 80% se sont inscrites dans le "pool" auquel font appel les justices de paix du canton.

"Les craintes de pénurie ont été balayées par un fort élan solidaire et citoyen", s'est réjoui jeudi devant la presse le conseiller d'Etat Vassilis Venizelos. "Le pari est réussi et le système fonctionne", a-t-il ajouté, rappelant que Vaud avait été le dernier canton à abolir la curatelle imposée.
Fin 2022, 60% des 12'700 mandats étaient confiés à des curateurs volontaires. Les 40% restants, qui représentent les cas les plus lourds, étaient attribués au Service des curatelles et tutelles professionnelles (SCTP).
Actuellement, ce sont 1595 volontaires qui gèrent un ou plusieurs mandats. Les femmes sont davantage présentes (58%). Près de la moitié (45%) travaillent dans l'administration, les banques, les assurances ou la comptabilité. Les métiers liés au social, à la santé ou l'enseignement sont aussi bien représentés (30%).
En charge du recrutement, Sophie Riem a indiqué qu'une enquête avait été menée auprès des volontaires. Et que la satisfaction était largement de mise en matière de formation, soutien, mandat attribué et relation avec la personne prise en charge.
La question de la rémunération répond aussi globalement aux attentes. Celle-ci se monte à 1800 francs par an et par mandat. Davantage qu'un salaire, il s'agit d'un engagement bénévole qui est indemnisé, a relevé Mme Riem.
Présidente du Tribunal cantonal, Marie-Pierre Bernel a néanmoins souligné que cette question de la rémunération était "délicate". Selon elle, "il ne faudrait pas que les volontaires aient l'impression de faire un sacrifice financier." Elle a ajouté qu'une "réflexion" était en cours pour augmenter l'indemnité.
Mme Bernel a aussi salué le travail des justices de paix qui, grâce au dispositif actuel, parviennent à "trouver une bonne correspondance" entre la personne sous curatelle et le volontaire qui va s'occuper d'elle.
Malgré ce bilan global "très positif", la démarche doit désormais être "pérennisée", a continué Vassilis Venizelos. La campagne de recrutement devra notamment être renforcée dans les districts où la demande est la plus forte, à savoir Lausanne, Morges et Jura-Nord vaudois.
Parmi les autres améliorations en vue, il s'agira de développer l'offre de formation, modifier certains aspects des démarches de recrutement et renforcer le soutien apporté aux curateurs.