Le Musée Jenisch Vevey met poétiquement les arbres à l'honneur
Le Musée Jenisch Vevey (VD) propose dès jeudi 21 juin trois nouvelles expositions. Les arbres sont à l'honneur avec "Gardiens du silence", alors que la graveuse et peintre Astrid de La Forest ainsi que les "Animaux totems" de Kokoschka complètent cette trilogie muséale à découvrir jusqu'au 29 octobre.

Ce programme estival et automnal a été présenté jeudi par les responsables du musée veveysan. "Gardiens du silence" emmène le public à "poser un regard poétique sur les magnifiques représentants du monde végétal", écrivent-ils dans leur dossier de presse.
A travers le motif de l'arbre, le visiteur est amené à s'interroger: pourquoi l'arbre fascine-t-il autant? Comment les artistes l'ont-ils représenté dans le passé? Comment le font-ils aujourd'hui? L'exposition réunit à la fois des oeuvres issues des collections du Musée Jenisch Vevey et de prêts extérieurs.
Son objectif est "d'exalter la beauté de l'arbre, qu'il soit dessiné, gravé, peint, sculpté ou encore photographié". "C'est en favorisant une déambulation poétique, adoptant le point de vue des artistes qui y ont vu un miroir, un refuge, une source d'inspiration matérielle et métaphorique illimitée, que le musée rend hommage à ces gardiens de l'humanité", souligne-t-il.
Des oeuvres de Cézanne, Corot, Doré, Dürer, Hodler, Rembrandt, Signac ou encore Valloton seront notamment exposées pour l'occasion.
Le Musée Jenisch inaugure aussi dans une semaine au Cabinet des estampes l'exposition "Figures du vivant" de la graveuse et peintre française Astrid de La Forest. Membre de l'Institut de France depuis 2016, elle est la première femme graveuse élue à l'Académie des beaux-arts qu'elle a présidée en 2022.
"Un des caractères singuliers de son art consiste à n'être ni complètement l'approche d'un graveur ni complètement celle d'un peintre. Elle revendique à la fois un besoin d'espace, une gestualité, un usage de la couleur qui l'apparentent à la peinture, mais à un art de peindre qui ferait appel à l'encre d'imprimerie et exigerait d’être soumis au passage de la presse", résume-t-on.
Voyageant volontiers, Astrid de La Forest puise ses sujets dans l'observation de la nature, du monde animal, paysages et portraits. "Les motifs qu'elle privilégie surgissent sur la feuille telles des manifestations du visible, grâce aux jeux d'arabesque et de transparence offerts par l'encrage et la superposition des plaques".
La troisième exposition met en exergue la fascination de l'artiste autrichien Oskar Kokoschka (1886-1980) pour la représentation des animaux. Mammifères, poissons, oiseaux, amphibiens, reptiles, ils sont partout: "Les bêtes forment déjà un ensemble appréciable dans ses travaux de jeunesse alors qu'il imagine un monde féerique, bientôt englouti dans la grande désillusion de la Première Guerre mondiale", note le Musée Jenisch.
Ce volet consacre une large part à ce que l'historien de l'art anglais Kenneth Clark, proche de Kokoschka, a appelé le totémisme, érigeant l'animal en symbole social, moral ou politique. "Sensible au rendu du mouvement et ébloui par la souveraine concision de l'art pariétal, Kokoschka aspire à exprimer la force vitale de ses sujets", expliquent les responsables de l'institution.