Young Boys: deux belles histoires
Le parcours européen des Young Boys raconte de belles histoires. Celles notamment d’Anthony Racioppi et de Loris Benito, deux hommes qui étaient pratiquement à la rue il y a deux ans à peine.
Remplaçant en Ligue 2 à Dijon en novembre 2021, Anthony Racioppi a, ainsi, tout d’abord été préféré à David von Ballmoos dans le rôle de no 1 avant de figurer dans le cadre de l’équipe nationale. A 24 ans, l’ancien gardien de l’équipe de Suisse M21 évolue désormais dans la cour des grands grâce notamment à la qualité de son jeu au pied. Même s’il prend parfois un malin plaisir à jouer avec les nerfs des supporters bernois avec notamment sa relance pleine axe trop risquée mardi soir en début de match, Anthony Racioppi permet à ses défenseurs d’évoluer un cran plus haut avec cette faculté de s’immiscer très loin de sa cage dans le jeu de passe de ses coéquipiers.
Troisième pour la première fois
Loris Benito n’hésite, ainsi, jamais à solliciter son gardien en dehors de la surface pour provoquer le surnombre qui déjoue le pressing de l’adversaire. Comme Anthony Racioppi, l’Argovien de 31 ans a tenu un rôle déterminant dans cette campagne en Ligue des Champions des Young Boys que l’on peut juger comme réussie dans la mesure où elle est la première qui trouvera un prolongement après l’hiver, En 2018 et en 2021, les Bernois n’avaient pas échappé à la quatrième et dernière place du groupe. La troisième arrachée mardi soir à l’Etoile Rouge leur offrira un repêchage en Europa League avec la promesse de vivre des jeudis soir exaltants.
A l’automne 2021, Loris Benito avait choisi de résilier sa dernière année de contrat avec Bordeaux. Une relation "compliquée" avec Vladimir Petkovic et l’impression que la nouvelle gouvernance pouvait mener le club dans le mur ont sans doute dicté ce choix fort. "J’aurais bien voulu prolonger ma carrière à l’étranger", souffle cependant celui qui avait vécu plus jeune une expérience bien difficile à Benfica. Il osait toutefois ensuite en janvier 2022 le pari du FC Sion pour un bail de six mois qui ne lui a pas laissé un souvenir impérissable. Son retour ensuite à Berne ne fut également pas couronné de succès dans un premier temps dans la mesure où il a dû le plus souvent de se contenter d’un rôle de doublure d’Ulisses Garcia sur le flanc gauche de la défense.
La succession de Cédric Zesiger
Mais cet été, le départ de Cédric Zesiger à Wolfsburg a tout changé pour Loris Benito. "Le club n’a pas cherché à recruter un défenseur central pour remplacer Cédric, dit-il. L’idée était de me refixer dans l'axe. Steve von Bergen s’est souvenu que l’on avait parfois fait la paire ensemble lors de mon premier passage aux Young Boys."
Le directeur sportif et Raphaël Wicky ont toutefois dû attendre un bon mois pour juger de la pertinence de leur choix en raison de la blessure de Garcia qui a contraint Benito à débuter la saison comme latéral gauche. Ce n’est qu’à Haïfa le 23 août, lors du barrage aller contre le Maccabi que Raphaël Wicky pouvait associer pour la première fois Loris Benito et Mohamed Camara en défense centrale. Le Valaisan avait trouvé son binôme, quitte à laisser Aurèle Amenda sur le banc, lequel cet été avait été l’objet de bien des sollicitations de la part de clubs étrangers. Mais comme avec la préférence accordée à Anthony Racioppi aux dépens de David von Ballmoos, Raphaël Wicky ne fait pas de sentiment. Et pour l’instant, le Valaisan n’a-t-il pas fait tout juste ?