William Besse vainqueur à Wengen en 1994 : « L’image de la piste est encore dans ma tête »
En ski alpin, pas de descente ce week-end à Wengen en raison de la situation sanitaire. Nous vous proposons donc une séquence souvenir en compagnie de William Besse, vainqueur de la mythique course en 1994.
William Besse nous accueille chez lui à Bruson. La discussion s’engage rapidement. A peine les mots Wengen et Lauberhorn sont évoqués, les souvenirs reviennent. L’ancien skieur se lance. « Je me vois dans l’air d’arrivée. Je me retourne et je vois qu’il y a du vert et que je suis devant. C’était une joie immense. »
« Si je refais l’exercice en fermant les yeux, je pense que j’aurais encore un temps proche de celui que j’ai réalisé à l’époque. » William Besse
Le sentiment de bonheur en découvrant son chrono n’est pas le seul qui refait surface. « C’était une très belle journée, le ciel était bleu. Il y avait du monde autour de la piste, déjà à l’heure de la reconnaissance. Les organisateurs avaient fait un sacré travail pour rendre la descente parfaite. C’était juste génial à skier. »
Dans la mémoire de William Besse, le tracé du Lauberhorn est encore bien gravé. Il a disputé cette épreuve à maintes reprises, mais le souvenir de l’édition qu’il a remportée en 1994 est sans doute le plus fort. 27 ans après ce succès, William Besse nous l’assure, il peut encore décortiquer chaque détail de ces pentes vertigineuses. « Si je refais l’exercice en fermant les yeux, je pense que j’aurais encore un temps proche de celui que j’ai réalisé à l’époque. L’image de la piste rentre encore dans ma tête rien qu’à l’évocation du nom. »
Un tracé exigeant
En 1994, William Besse remporte la descente du Lauberhorn pour 4 centièmes devant deux coureurs ex-aequo l’Italien Peter Runggaldier et le représentant du Luxembourg Marc Girardelli.
« A la Tête de Chien, j’avais pris une ligne risquée, la plus droite et la plus directe possible. » William Besse
Des poussières de secondes qui auraient pu tourner au désavantage du skieur valaisan. Ce dernier pense savoir où il a fait la différence par rapport à ses concurrents. « C’est certainement grâce au passage de la Tête de Chien. J’avais pris une ligne risquée, la plus droite et la plus directe possible. Plus bas je me suis fait asseoir dans la partie finale et j’ai failli tout perdre. Heureusement, j’étais bien physiquement pour terminer l’épreuve avec quelques centièmes d’avance. »
La Tête de Chien fait partie (comme le Canadian Corner ou d’autres) des passages plus ou moins évocateurs, qui font référence soit à la topographie du terrain soit à des épisodes historiques. Il n’y a en revanche pas de saut ou de virage renommé d’après les prouesses de William Besse, et selon lui c’est bien qu’il en soit ainsi. « Les noms des passages sont là depuis bien longtemps. Par exemple, le Trou des Autrichiens fait référence à un mouvement de terrain où les Autrichiens étaient tous tombés au même endroit lors d’une édition. Si on prend le Canadian Corner, c’est la même chose. Une année, il n’y avait plus un seul Canadien à l’arrivée en raison de ce passage précis. On peut encore penser au Brückli, rebaptisé Kernen-S, qui pour moi reste le Brückli. »
Course la plus longue du circuit de Coupe du monde, la descente de Wengen est parfois controversée en raison de sa dangerosité. Selon William Besse, les skieurs qui veulent l’affronter doivent tout simplement s’y préparer au mieux. Car si des modifications sont apportées pour la rendre plus facile, c’est l’ADN de l’épreuve qui serait en péril. Et ce n’est en tout cas pas le souhait du vainqueur de l’édition 94.
Retrouvez ci-dessous l’intégralité de notre entretien avec William Besse
