Valais: ces joueurs professionnels qui refusent la vaccination
Ils sont sept au FC Sion, un au HC Sierre et zéro au HC Viège. On évoque les joueurs pros soumis au passeport Covid mais qui refusent la vaccination.

Cela fait une semaine ce mercredi que l’ensemble de l’effectif du FC Sion doit être au bénéfice du passeport Covid à tout moment. Dans les faits, tous les joueurs ou membres du staff doivent soit être vaccinés, soit avoir un test PCR ou antigénique négatif valide. Ainsi en a décidé la Swiss Football League.
Incohérence corrigée
Une décision prise sans consultation préalable des clubs, mais qui a généralement été bien accueillie. C’est le cas au FC Sion, où le directeur général Massimo Cosentino y a vu un moyen de corriger une incohérence. «On ne comprenait pas cette différence par rapport à la loi fédéral pour entrer dans les stades, avec présentation du certificat Covid, alors que les joueurs ne devaient pas le faire. On a donc accepté cela de bon cœur. Dans le vestiaire ? Oui, les joueurs discutent du vaccin, comme on en discute au café ou avec des amis. Et notre docteur Luca Pulici organise des séances durant lesquelles les joueurs peuvent poser leurs questions, évoquer leurs doutes ou se confronter. Je pense qu’ainsi, nous allons dans la bonne direction.»
«Les joueurs ont évidemment le droit d’avoir leur position, mais on se doit en tant que club de les rendre attentif à l’importance de la campagne vaccinale.» Massimo Cosentino, directeur du FC Sion
A l’heure actuelle, sur les 35 joueurs qui compose l’effectif du FC Sion, neuf ont déjà reçu les deux doses et dix-neuf sont en attente de la seconde. Les sept restants n’ont pas encore franchi le pas du vaccin. Et ce malgré les encouragements du club à le faire. «On leur a expliqué l’importance de ce vaccin sur le plan professionnel, mais aussi social», reprend Massimo Cosentino. «Ils ont évidemment le droit d’avoir leur position, mais on se doit en tant que club de les rendre attentif à l’importance de la campagne vaccinale.»
Des tests au frais des joueurs
Cette logistique a-t-elle un coût pour le FC Sion ? «Non, pas pour le moment», répond le dirigeant. «Et je ne pense pas qu’il y en aura un, puisque notre vision est la suivante : si un joueur ne veut pas se faire vacciner, on respecte. Mais il devra payer ses tests.»
«Honnêtement, je pensais qu’il y aurait davantage de joueurs réticents à se faire vacciner.» Christophe Fellay, directeur sportif du HC Sierre
Cette obligation du passeport COVID n’est pas une spécificité du football. La ligue suisse de hockey sur glace, d’entente avec les clubs de National League et de Swiss League, a aussi décidé d’adopter ce protocole. Au HC Viège, pensionnaire de la bien nommée Lonza Arena, la totalité des joueurs et des entraîneurs sont vaccinés. Au HC Sierre, sur les 25 joueurs de l’effectif, un seul a refusé. De son propre aveu, le directeur sportif de Graben Christophe Fellay s’attendait à plus de réticence au sein du vestiaire. «Je pensais qu’il y aurait six voire sept joueurs qui refuseraient. Mais quoiqu’il en soit, on doit respecter les convictions personnelles de chacun.»
Possibles conséquences sportives
Et Christophe Fellay de reprendre: «Le joueur doit aussi être conscient qu’on est un sport d’équipe et qu’elle sera peut-être amenée à rester isolée pendant dix jours, après quoi il lui faudra une bonne semaine pour reprendre le rythme. C’est donc important d’en discuter avec lui et de mettre les choses à plat.» Et comme au FC Sion, le joueur du HC Sierre qui refuse de se faire vacciner devra assumer lui-même les frais liés aux tests qu’il devra passer trois fois par semaine.
Le faible taux de refus prouve aussi que les expériences de l’année dernière ont laissé des traces. «Ils ont connu l’isolement et vécu le quotidien d’un sportif d’élite enfermé dans un appartement de deux ou trois pièces et demi sans jardin pour s’entrainer. Donc dès qu’on a eu la possibilité de pouvoir se faire vacciner, les inscriptions se sont enchainées.»
Dans le basket, dont le championnat reprend au mois d’octobre, la fédération suisse n’a défini aucun protocole spécifique. Les clubs doivent s’en remettre aux directives communales, cantonales ou fédérales. Ce qui crée un certain flou. «Si la commune de Monthey décide que pour venir au Reposieux, le passeport Covid est nécessaire, on doit s’y plier», explique Nicolas Oberholzer, team manager du BBC Monthey-Chablais. «Au sein du club, nous encourageons les joueurs et l'entourage de la première équipe à se faire vacciner. Actuellement, je pense qu’entre 70 et 80% d’entre eux le sont.» Et Nicolas Oberholzer de relever : «Certes, le basket est un sport semi-professionnel. Mais la fédération doit, d’ici le début du championnat, définir un protocole clair et identique pour tous les clubs.»