Raphaël Addy dompte l’Everest du cyclisme
Il le voulait, il l’a fait! Raphaël Addy s’est offert ce samedi la 4ème édition du Tour des Stations. Le Riddan s’est imposé en 9h27 sur le parcours Ultrafondo de 242 km et d’un dénivelé équivalent à celui de l’Everest.

Il était attendu, cité parmi les grands favoris à la victoire et il a parfaitement répondu présent. Un an après avoir été contraint à l’abandon, Raphaël Addy a remporté la 4ème édition du Tour des Stations. Deux fois troisième dans le passé (2018 et 2019), le Riddan s’est imposé en 9h27. Il a franchi la ligne d’arrivée au sommet du mythique col de la Croix de Cœur avec plus de 11 minutes d’avance sur son dauphin, le Neuchâtelois Justin Paroz, et 19 sur le Vaudois Guillaume Bourgeois, vainqueur l’an dernier. À noter la belle 4ème place de l’ancien professionnel, le Chorgue Steve Morabito qui a bouclé le parcours en 10h20.
«Le dénivelé, le parcours, ça faisait peur au moment de s’élancer ce matin. Je me suis demandé dans quel défi je m’étais encore lancé!»Raphaël Addy
«C’est un truc de fou!», s’exclamait sous le déluge le grand gagnant au moment de rejoindre le village d’arrivée du côté de Verbier. «C’est vraiment un Everest! Le dénivelé, le parcours, ça faisait peur au moment de s’élancer ce matin. Je me suis demandé dans quel défi je m’étais encore lancé (rires)!»
Objectif temps plus qu’atteint
Avant de prendre le départ, le Riddan disait ne pas se fixer d’objectif de place mais plutôt un objectif de temps: terminer en moins de dix heures. Mission accomplie avec la manière: «Effectivement, c’est un objectif plus qu’atteint», reconnaissait-il. «Les conditions étaient bonnes aujourd’hui. Personnellement, je préfère courir quand il ne fait pas de fortes chaleurs comme l’année dernière, la forme du jour était excellente donc tout était réuni pour réaliser un bon temps.»
«Je me suis échappé dans la montée qui me faisait le plus peur de la journée»Raphaël Addy
Longtemps au coude à coude avec ses deux poursuivants, Raphaël Addy a su faire la différence au bon moment. Et peut-être aussi à celui à celui où il s’y attendait le moins. «Je me suis échappé dans la montée vers Thyon 2000», explique-t-il. «C’est pourtant celle qui me faisait le plus peur de la journée. Quand on est passé à Anzère puis à Montana, je me disais «purée il reste encore Thyon». Et finalement, c’est au bas de cette ascension que je me suis détaché. J’ai rapidement pris 20 à 30 secondes d’avance et au sommet, je possédais deux-trois minutes de marge. À partir de là, j’ai vraiment pu rouler à mon rythme et ça a fait du bien car avant cela, j’ai vraiment souffert. Guillaume et Justin étaient très forts dans les montées donc j’ai dû m’accrocher pour rester à leur contact.»
Il a pu savourer les derniers kilomètres
Détaché de ses concurrents, le Riddan a pu savourer la fin de la course. «À partir de la Tzoumaz, quand on m’a dit que j’avais dix minutes d’avance, je me suis dit que c’était bon. Qu’à moins d’un problème technique, la victoire serait à moi. J’ai donc pu profiter des derniers kilomètres pour encourager les coureurs qui en finissaient avec les autres parcours.»
«Cette victoire est à ligne égale avec ma première, à 19 ans»Raphaël Addy
Un an après avoir été contraint à l’abandon, Raphaël Addy a donc pris sa revanche sur celle qui se fait appeler «course d’un jour la plus dure au monde». Il a aussi confirmé sa forme étincelante du moment après avoir déjà remporté de nombreuses courses cette saison. «Cette victoire est à ligne égale dans mon coeur avec celle que j’avais remporté sur le Grand Prix des Vins Valloton à Fully. À l’époque, j’avais 19 ans et c’était mon premier succès. Mais aujourd’hui, m’imposer ici, sur les routes valaisannes et devant mes proches, c’est évidemment particulier!»
L’abandon pour Contador
Autre fait marquant de cette 4ème édition, l’abandon du parrain de l’événement, la star espagnole Alberto Contador peu après son passage aux Mayens de Vernamiège. Le double vainqueur du Tour de France (2007 et 2009) n’a pas pu aller au bout de son effort et a dû descendre de son vélo après 8h10 de course.
Course neutralisée peu après 16h00
Si les plus rapides ont pu rejoindre le col de la Croix de Coeur et terminer entièrement le parcours sur lequel ils s'étaient engagés, cela n'a pas été le cas pour tout le monde. Peu après 16h00, les fortes chutes de pluie ont en effet contraint les organisateurs à neutraliser la course pour des raisons de sécurité. L'intouchable suédoise Eva Lindskog, lauréate des trois premières éditions, menait alors largement le bal chez les femmes.
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