Portrait du mois : Jonathan Moret, le skieur le plus rapide de Suisse
Histoires atypiques, engagements exceptionnels : notre rubrique portrait du mois vous propose de découvrir des personnalités du sport valaisan. Découvrez ici le parcours de Jonathan Moret, qui détient le record suisse de « ski de vitesse ».
Est-ce que le nom de Jonathan Moret vous dit quelque chose ? Si ce n’est pas le cas, sachez que ce sportif est officiellement le skieur le plus rapide de Suisse. Et pour cause, le résident de Collombey-Muraz détient depuis 2006 le record national de « ski de vitesse ». Il a atteint la marque de 250,17 km/h.
Un défi pour ses 40 ans
Présent sur le circuit de Coupe du monde au début des années 2000, le Chablaisien a quitté la compétition depuis de nombreuses saisons. À bientôt 40 ans (ndlr : il les fêtera le 25 novembre prochain), Jonathan Moret se dit motivé par un nouveau challenge. Il prévoit donc de se relancer sur la piste. LA piste, celle de la station de Vars en France où les Mondiaux de la discipline seront organisés en mars 2023.
« L’accélération est phénoménale, on passe de 0 à 200km/h en moins de 6 secondes. » Jonathan Moret
« C’est la pente la plus raide », s’exclame-t-il. « Le départ est au sommet d’une montagne. L’accélération est phénoménale, on passe de 0 à 200km/h en moins de 6 secondes. C’est une sensation inexplicable et que j’aimerais bien revivre une fois. » Son record de Suisse avait été réalisé dans une autre station française, aux Arcs. « C’est aussi une piste fantastique, moins pentue mais beaucoup plus longue. Et à Vars, c’est un véritable dévaloir. Il n’y a pas le temps de réfléchir. »
Évolution lente du matériel
Si Jonathan Moret entre à nouveau dans la danse, c’est que la technologie n’a pas énormément évolué. La preuve, son record de Suisse établi en 2006 tient toujours. De cette période, le spécialiste de vitesse a d’ailleurs conservé quasiment tout son matériel. Un équipement qui ne ressemble à aucun autre. « Mes skis sont neufs mais ce sont les mêmes qu’à l’époque de mon meilleur temps », précise-t-il.
« On n’a pas tous le même matériel. Tout est fait sur mesure. » Jonathan Moret
Il faut tout un attirail pour dévaler les pentes raides et rectilignes. Dans les explications du spécialiste, on sent que tout est à la fois très pointu, réfléchi mais que la débrouille n’est jamais bien loin. Pour attacher ses ailerons derrière les mollets, pour les souder avec ses vénérables chaussures rouges, du scotch est utilisé. « On n’a pas tous le même matériel, ajoute-t-il. Tout est fait sur mesure. »
Le frisson n’est jamais bien loin
En quête de sensations, Jonathan Moret a préparé son retour à la compétition de manière sereine. Pas de préparation spécifique, pas d’entraînement particulier. « J’ai toujours été un mordu de ski. Et dans mon temps libre je fais aussi un peu de moto, un peu de vélo. » D’où est venue l’étincelle pour le remettre en selle ? « D’une discussion arrosée avec des copains », dit-il en rigolant.
« J’ai quand même fait une ou deux courses depuis 2017 et j’ai toujours suivi ce qui se passe dans le milieu ». Jonathan Moret
Jonathan Moret nous passe les détails mais effectivement ce sont certains de ses proches amis qui l’ont mis au défi. Le Chablaisien précise aussi qu’il a toujours gardé le virus du ski de vitesse, malgré une certaine distance. « J’ai quand même fait une ou deux courses depuis 2017 et j’ai toujours suivi ce qui se passe dans le milieu. » Jonathan Moret prévoit de participer à une étape de Coupe du monde en janvier à Vars en France. Avant de retourner dans cette même station dès le mois de mars pour regoûter à nouveau aux vitesses les plus extrêmes.
Si on parle de retour à la compétition, c’est parce que Jonathan Moret s’est mis en retrait depuis plusieurs années. « J’avais fait le tour de la combine », dit-il. Retour sur son parcours.