Portait du mois : Aurelia Loser, la cavalière qui marche à l’adrénaline
Des premiers sauts d’obstacles sur son poney aux victoires sur la scène internationale, Aurelia Loser a fait du chemin. Et à 26 ans, elle compte bien franchir encore quelques étapes. Portait.

Celle qui a grandi à Crans-Montana s’épanouit aujourd’hui dans la région fribourgeoise, où elle termine son Master en psychologie et surtout où elle vit et s’entraine. Cela n’a pas toujours été comme ça pour la spécialiste de saut d’obstacles.
« Je suis tout de suite tombée amoureuse de mon petit poney et de cette connexion avec l’animal. » Aurelia Loser
Tout a d’ailleurs commencé sur le Haut-Plateau il y a une vingtaine d’années. «Ma maman montait un peu à cheval et elle faisait quelques concours, raconte la sportive de 26 ans. Elle a d’abord essayé de me mettre à la danse. Elle m’a acheté un tutu. Quand il a fallu commencer à faire des pointes je lui ai dit que ce n’était pas pour moi.» Les tutus au placard, Aurelia Loser saute sur un poney pour ses premiers concours. «Ma maman voulait vraiment que je fasse un sport. Elle m’a donc mis à cheval au manège de Crans-Montana. Je suis tout de suite tombée amoureuse de mon petit poney et de cette connexion avec l’animal.»
Une passion mais pas encore un métier
Hormis les plages horaires dédiées à sa formation universitaire, tout ou presque dans son quotidien tourne désormais autour de son sport. Lorsqu’elle n’est pas physiquement ou virtuellement en cours, Aurelia Loser prend la direction de l’écurie. Elle y retrouve ses chevaux. Des chevaux, car ce ne sont pas exactement les siens, même si elle leur accorde énormément de temps.
« Avec certains chevaux j’ai des liens très forts. C’est difficile de les voir partir mais cela fait partie du jeu. » Aurelia Loser
La cavalière en prend soin, les entraîne, les monte en compétition mais surtout elle les valorise pour une vente future. C’est le jeu, précise Aurelia Loser. «Ce n’est pas facile, attaque-t-elle sans détour. Je monte pour une écurie de commerce donc au bout d’un moment les chevaux partent. Avec certains chevaux j’ai des liens très forts et j’ai pu obtenir de très bons résultats. C’est difficile de les voir partir mais cela fait partie du jeu. On s’y fait.»
Un partenariat bien ficelé
Aurelia Loser donne parfois de son temps pour des chevaux qu’elle n’aura pas l’occasion de voir évoluer sur le long terme. En échange, elle dispose d’une infrastructure qui lui permet de pratiquer le saut d’obstacle à un très haut niveau. «On a un très bon arrangement, explique celle qui est membre de l’écurie de Gian-Battista Lutta. On s’entend très bien. C’est donnant-donnant. Il me donne de très bons chevaux. Grâce à lui j’ai atteint l’un des plus hauts niveaux que j’aurais pu espérer.»
Membre du cadre national de saut, Aurelia Loser a déjà fêté des succès sur la scène internationale. Elle raconte ici ses meilleurs moments.
Et si elle a déjà réalisé quelques superbes résultats (à titre individuel ou avec l’équipe de Suisse), Aurelia Loser rêve de passer un nouveau cap. «Je ne gagne pas ma vie avec l’équitation mais je n’ai que 26 ans. J’ai encore le temps. Il faut que je trouve des sponsors. Chaque cavalier est passé par là donc je pense que ça va bien se passer.»
Sortir du lot
Pour que ça se passe bien comme elle le dit, Aurelia Loser devra encore fournir beaucoup de travail. Consciente de ses qualités et des éléments qui plaident en sa faveur, la Valaisanne estime être sur une bonne lancée. «Je suis assez connue pour faire de bons résultats là où il y a le plus de pression. L’adrénaline est quelque-chose qui m’aide.»
« J’aimerais pouvoir continuer de faire des Coupes des Nations avec l’élite et être plus régulièrement appelée avec l’équipe de Suisse. » Aurelia Loser
La motivation de la jeune sportive est bien présente malgré les contraintes et malgré l’implication énorme que demande le sport équestre. Ses prochains buts sont droit devant. «J’aimerais pouvoir continuer de faire des Coupes des Nations avec l’élite, être plus régulièrement appelée avec l’équipe de Suisse, poursuit-elle. L’autre objectif c’est d’être classée dans les Grand Prix 5 étoiles et arriver gentiment au plus haut niveau.»
Impossible de passer à côté du thème chaud de l’actualité : les Jeux Olympiques de Tokyo qui se déroulent en ce moment. Elle rêve d’y participer et, pourquoi pas, d’imiter son idole Steve Guerdat. Un cavalier qu’elle a la chance de côtoyer.
Présente en Valais vendredi passé, Aurelia Loser a remporté l’un des concours estampillé N140. Elle mise beaucoup sur les championnats suisses élites qui se dérouleront début septembre à Humlikon dans le canton de Zürich.