Oria Liaci : "2024 est le coup de pistolet qui doit lancer ma carrière"
Année faste vécue par Oria Liaci. Quelques semaines après s'être hissée dans le top 10 des Golden Trail Series, la Martigneraine de 23 ans aborde les rendez-vous hivernaux en pleine confiance. Premier d'entre eux ce samedi à domicile : la Corrida d'Octodure.

Oria Liaci veut briller sur ses terres. La Martigneraine de 23 ans fera partie des grandes favorites de la 48ème édition de la Corrida d'Octodure ce samedi. Deuxième l'an dernier, elle aborde en pleine confiance ce rendez-vous à domicile. "Aller chercher la victoire sera difficile, mais pas impossible", estime-t-elle. "La Corrida, c'est la course que je fais depuis toute petite. La course du club (ndlr : le CABV Martigny). Je me revois encore à l'échauffement avec les copains. Je me mettais toute seule la pression avant le départ et je n'arrivais pas à la gérer."
Une traileuse qui détestait l'endurance
De ses premières participations à la course octodurienne à aujourd'hui, beaucoup de choses ont changé pour Oria Liaci. "À l'époque, je partais toujours trop vite avant d'exploser. Je n'aimais pas la course et je détestais l'endurance." Tout un paradoxe pour celle qui s'affirme désormais parmi les meilleures traileuses du monde. "J'ai également appris à évacuer la pression. Au fil du temps, j'ai compris que mon unique moteur était le plaisir de courir. Être attendue au tournant samedi ne me fait pas peur. Quoiqu'il arrive, je vais donner mon maximum, faire du mieux que je peux et on verra ce que cela donne."
La Valaisanne se réjouit de retrouver "l'ambiance de la maison" et de courir devant sa famille et ses amis après avoir souvent été en déplacement ces derniers mois. Son choix de se consacrer à la course à pied et de laisser de côté le triathlon s'est très vite révélé payant. Quatrième de Morat-Fribourg le mois dernier, Oria Liaci s'est surtout illustrée sur le circuit des Golden Trail Series. Huitième à Sierre-Zinal en août, huitième de la finale entre Ascona et Locarno, elle a terminé au même rang au classement général regroupant huit épreuves à travers le globe. "Je ne m'attendais absolument pas à tout ce que j'ai vécu cette année. Je n'aurais jamais pensé courir un marathon avant de m'aligner sur celui du Mont-Blanc (ndlr : elle y a terminé 17ème). Finir dans le top 10 de Sierre-Zinal et aller aux Etats-Unis (ndlr : 5ème à Headlands, 7ème à Mammoth), tout cela était complètement fou. Cela me motive énormément pour la suite, notamment pour les courses sur route qui arrivent. Je me réjouis de voir comment je gère le passage à des efforts plus courts."
Un nouveau statut qu'elle peine à assimiler
À 23 ans, Oria Liaci s'est donc immiscée dans la cour des meilleures traileuses de la planète. "Je ne m'en rends toujours pas compte et j'ai de la peine à me considérer au niveau de l'élite de la discipline", sourit-elle pleine d'humilité. "Je tiens à garder une part d'insouciance et à continuer de courir comme je l'ai toujours fait. Par plaisir et par passion. Ces derniers mois m'ont appris que c'est avec cet état d'esprit que j'obtiens les meilleurs résultats. Si je parviens à surfer sur cette dynamique, peut-être que des portes s'ouvriront à moi et que je pourrais vivre de ma passion. C'est à la fois mon rêve et mon objectif."
Si sa belle performance à Sierre-Zinal lui a permis d'être défrayée lors du voyage aux Etats-Unis qui a suivi, la Martigneraine est à la recherche d'un sponsor prêt soutenir de manière plus conséquente sa carrière. "J'ai eu quelques contacts après la finale des Golden Trail Series. Cela prouve que je touche mon rêve du bout des doigts. La gestion de ce domaine-là reste stressante. Il est difficile de mettre un prix sur sa propre tête et il faut veiller à ne pas se précipiter sur la première offre que l'on reçoit. J'ai envie de trouver un sponsor qui me correspond et avec lequel j'ai vraiment envie de travailler. Heureusement, j'ai la chance d'être bien entourée pour faire les bons choix."
Des résultats individuels, une réussite collective
Le soutien de la famille et des proches d'Oria Liaci ne se résume pas seulement à la question de cette recherche de sponsor. Lorsqu'elle évoque ses excellents résultats des derniers mois, la Martigneraine parle même d'une réussite collective.
Ce samedi, Oria Liaci lancera donc par la Corrida d'Octodure sa saison hivernale et sur route. Elle enchaînera par la Corrida Bulloise le week-end suivant, la célèbre course de l'Escalade genevoise le 8 décembre puis la course de Noël dans les rues de Sion le 14 décembre. L'an dernier, elle avait remporté le classement général du "circuit des courses" qui regroupe ces trois dernières épreuves. "J'aimerais bien réitérer cette performance, mais je sais que la concurrence sera rude. Encore une fois, je ne me mets pas de pression. J'ai simplement envie de m'exprimer et de montrer de quoi je suis capable."
De nombreux objectifs pour 2025
Si elle est focalisée sur ses prochaines échéances et qu'elle espère finir en beauté cette année qui l'a vu prendre une autre dimension, la Valaisanne a déjà des objectifs en tête pour l'avenir. "2024 est le coup de pistolet qui doit lancer ma carrière", image-t-elle. "L'an prochain, j'aimerais participer aux Championnats du Monde de course de montagne (ndlr : prévus en septembre en Espagne), poursuivre ma progression sur le circuit des Golden Trail Series et performer à nouveau sur Sierre-Zinal, une course qui me tient vraiment à coeur. Je veux aussi conserver de la rapidité pour m'illustrer sur l'une ou l'autre course sur route."
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