Markel Humphrey : « Je voulais absolument revenir à Monthey »
Le BBC Monthey-Chablais lancera sa nouvelle saison ce samedi contre Fribourg Olympic. Une demi-douzaine de nouveaux renforts sont venus garnir les rangs de la formation chablaisienne. Parmi eux, un homme connaît très bien la maison : Markel Humphrey. Interview.
Markel Humphrey, pourquoi avoir choisi de revenir au BBC Monthey-Chablais ?
Cela fait un ou deux ans que j’attends cette opportunité. J’aime ce club, ses fans et cette région. Je voulais absolument revenir.
Vous avez quitté le Chablais en 2018. Que pouvez-vous nous dire de votre parcours depuis ?
Je suis parti jouer à Genève, puis à Neuchâtel et à Lugano. Depuis que je suis arrivé en Suisse en 2015, j’ai beaucoup progressé. J’ai davantage d’expérience. Les titres remportés avec Monthey ou avec les Lions m’ont énormément aidé à développer mon leadership. Je veux mettre toute cette expérience au service des jeunes joueurs et du coach.
« Pour être honnête, je n’ai jamais envisagé de partir, de jouer ailleurs qu’en Suisse. » Markel Humphrey
Vous auriez sans doute pu signer ailleurs qu’en Suisse. Qu’est-ce qui vous plaît tant chez nous ?
C’est un pays magnifique. Je suis quelqu’un de simple. J’aime les montagnes et les paysages. Dès mon arrivée, c’était très clair que je voulais passer un bon bout de temps dans le coin. Pour être honnête, je n’ai jamais envisagé de partir. A chaque fois que je relançais mon agent, c’était pour lui demander quelle équipe en Suisse voudrait bien de moi, laquelle je pourrais aider.
Les fans se souviennent de vous, de votre premier passage à Monthey. Qu’est-ce qui vous a le plus manqué du Reposieux ?
C’est justement ça ! Les fans, l’ambiance. De tous les clubs où j’ai joué, c’est clairement à Monthey que j’ai trouvé la meilleure atmosphère pour jouer un match de basket. C’est une petite ville où tout le monde se connait. Les gens se mobilisent et encouragent l’équipe quel que soit le résultat. C’est l’une des autres raisons qui m’ont poussé à revenir.
Après la saison du titre, le BBC Monthey-Chablais est passé tout proche de la faillite. Le club a aussi connu des saisons difficiles. Est-ce que cela vous a touché ?
Absolument. J’ai toujours gardé un œil sur ce qui se passait à Monthey. C’était un peu pareil pour Genève, l’autre club auquel je tiens beaucoup. Mais oui, j’ai suivi tout ça et j’ai toujours espéré que le club relève la tête.
« Quand je suis arrivé en Suisse, je voulais sortir du lot et marquer mes points. Aujourd’hui, ma philosophie n’est plus la même. Je suis là pour aider les autres. » Markel Humphrey
Quel souvenir gardez-vous de ce fameux titre ?
La camaraderie dans l’équipe. Il n’y avait pas d’animosité. Cela faisait un moment que je n’avais pas ressenti cela dans un vestiaire. Nous étions très proches avec les joueurs et le staff. Bien sûr, il y avait quelques tensions mais c’est parce que nous avions tous l’envie de bien faire. C’était une vraie famille.
Vous avez parlé de votre évolution. Est-ce que c’était naturel pour vous de devenir un leader, un grand frère ?
Oui, très clairement. C’est ma 6ème ou 7ème saison en Suisse. Au départ, je n’avais pas le même rôle, pas la même façon de voir les choses. Je voulais faire sortir du lot et marquer mes points. Vous savez comment ça se passe. Aujourd’hui, ma philosophie n’est plus la même. Je suis là pour aider les autres. Si c’est un coéquipier qui marque plus de points, tant mieux ! J’ai fait quelques pas de retrait en quelques sortes. Je dialogue beaucoup. Et j’essaie aussi d’être un leader par l’exemple, en répondant aux attentes du coach, en faisant passer son message.
« Je veux sincèrement qu’on atteigne une finale cette saison. Peu importe le résultat, j’aimerais que les gars vivent des grands matches, comme j’ai pu les vivre. » Markel Humphrey
Bientôt 36 ans, vous avez toujours la même envie ? La même énergie ?
Oh oui ! Je me sens vraiment bien. Physiquement je me sens comme si j’avais 20 ans. Mes courses, mes sauts, tout est au top. La seule différence, c’est que je dois être plus assidu au fitness, et surtout prendre plus de repos.
Quels sont vos objectifs, personnels et pour l’équipe ?
Premièrement je veux montrer à tout le monde que je ne suis pas trop vieux (rires). Et pour l’équipe, je veux sincèrement qu’on atteigne une finale cette saison. Peu importe le résultat, j’aimerais que les gars vivent des grands moments, des grands matches. Qu’ils puissent ressentir et vivre ce que j’ai eu la chance de vivre. Et sinon, il faut aller en play-off. À partir de là, tout devient possible.
L’entraîneur Patrick Pembele sait qu’il pourra s’appuyer sur Markel Humphrey. Il en a d’ailleurs logiquement fait son capitaine. Dans l’interview ci-dessous, le coach évoque l’engagement de l’Américain et plus globalement la reprise du BBC Monthey-Chablais.