Il y a un demi-siècle, le grand public découvrait Roland Collombin
Les épreuves du Lauberhorn battent leur plein cette semaine. Les descendeurs suisses y sont généralement à la fête, tout comme l’avait été en son temps, Roland Collombin.
![Roland Collombin](/media/image/4/mini_3_2/roland-20collombin.jpg?1f2f848c58578f55d7f8189f2cc7f77e 320w,/media/image/4/normal_3_2/roland-20collombin.jpg?1f2f848c58578f55d7f8189f2cc7f77e 1080w)
Celui qui fêtera ses 71 ans mi-février a commencé à écrire sa légende en 1972 lors des Jeux Olympiques de Sapporo. Médaillé d’argent en descente au Japon, derrière Bernhard Russi, le Valaisan a étoffé son palmarès lors des deux saisons suivantes, en remportant notamment – et dans le désordre – les épreuves de Val Gardena, Garmisch, Wengen (1973) et bien sûr Kitzbühel (1973 et 1974).
Des victoires gravées à jamais
Couronné meilleur descendeur de la planète à deux reprises (1973 et 1974), Roland Collombin aura eu une carrière paradoxalement aussi riche que courte. Il avait fêté un titre de champion du monde juniors en 1969 et il tirait sa révérence à peine six années plus tard, en raison d’une chute à Val d’Isère.
« Si on se rappelle de moi c’est probablement parce que je suis resté le même. » Roland Collombin
Quand on lui reparle de ses exploits passés, l’ancien skieur ne s’étale pas. Une chose est certaine, il ne pensait pas atteindre un jour une telle notoriété. « Pas du tout, dit-il. Si on se rappelle de moi c’est probablement parce que je suis resté le même. » Fidèle à ses principes, Roland Collombin paraît presque un peu gêné au moment d’évoquer son parcours. Il n’aime pas forcément l’exercice. Cette pudeur tranche avec le caractère bien trempé de l’ex-roi des pistes. « J’ai toujours fait du ski pour le plaisir et pas pour être connu. Quand j’étais gamin je collectionnais les photos de Karl Schranz qui gagnait des grandes courses à l’époque. Et après j’ai couru avec Schranz c’est assez rigolo. »
Un personnage
Il a le sens de la formule, de l’authenticité et de la franchise à revendre. Des facettes de sa personnalité qui ont été remises sur le devant de la scène en 2020, à l’occasion du film-documentaire intitulé : Russi-Collombin, un duel au sommet.
« À l’époque j’étais un drôle d’oiseau et on m’avait beaucoup critiqué. » Roland Collombin
« Ce film m’a fait beaucoup de bien, insiste-t-il. À l’époque j’étais un drôle d’oiseau et on m’avait beaucoup critiqué. Aujourd’hui les adolescents que je croise autour d’un verre trouvent mon parcours génial. Et ce qui me fait plaisir, c’est que ce sont certainement les enfants de ce ceux qui m’avaient critiqué. »
Bien plus qu’une carrière
On ne sait pas à quel point le documentaire retraçant sa rivalité avec Bernhard Russi a changé la vie de Roland Collombin.
« Sans le ski j’aurais probablement mal tourné. » Roland Collombin
En revanche, on sait – et on s’en doutait un peu – que la vie du septuagénaire aurait été bien différente sans le ski. « Sans le ski j’aurais probablement mal tourné », dit-il avec le sourire en coin. Cette phrase demande une explication, qu’il donne dans la foulée. « On a tout de suite commencé à gagner beaucoup d’argent. Et donc sans le ski j’aurai dû travailler. Cela m’a quand même bien aidé dans la vie. » Quand on lui fait remarquer qu’il travaille encore, puisqu’il nous reçoit dans son commerce, Roland Collombin conclut ainsi. « Oui, mais c’est du plaisir. Ce n’est pas pareil. »
Soit depuis son bistro à Martigny, soit depuis l’aire d’arrivée d’une célèbre course, Roland Collombin continuera de suivre tout ce qui se passe sur le front de la Coupe du monde de ski alpin. Il se réjouit déjà de fêter les prochains jubilés : les 50 ans de sa médaille olympique cette année, les 50 ans de son premier succès à Kitzbühel l’an prochain et les 50 ans de son doublé Lauberhorn-Streif en 2024.
La première des deux descentes de Wengen est au programme ce vendredi. Avant cette mythique épreuve, Roland Collombin évoque pour Rhône FM, le lien qu’il entretient avec la course des Alpes bernoises et avec son épreuve fétiche de la Streif.