Défenseur du HC Sierre, Matthew Kellenberger a dû choisir entre le hockey ou la NASA
Diplômé dans l'ingénierie en aérospatial, Matthew Kellenberger de 25 ans aurait pu prétendre à une carrière digne des plus grands astronautes. Au lieu de cela, le Canadien a préféré suivre le chemin de sa passion pour le hockey sur glace. Un chemin qui l'a emmené du côté de Sierre, pour le moment...
Il existe parfois de sacrées histoires. Celle de Matthew Kellenberger en est assurément une. Né au Canada et plus précisément du côté de Toronto, il a grandi avec une canne de hockey dans la main droite et une fusée en plastique dans la gauche. Deux passions qui l'ont accompagné très longtemps puisqu'il est aujourd'hui sportif professionnel et diplômé universitaire.
Tomber dans la marmite depuis petit
Qui dit Canada dit bien évidemment hockey sur glace. Comme une bonne majorité des jeunes garçons du pays, Matthew Kellenberger a apprivoisé ce sport dès son enfance. "J’avais deux ans lorsque j’ai appris à patiner. Mes parents me prenaient à la patinoire extérieure. Ils en avaient même construit une devant notre maison", se marre-t-il. "Avec mon frère, tous les soirs, on y était et on invitait nos amis. On a passé notre temps sur la glace et ce sont de très beaux souvenirs", poursuit-il. Un enfant avec des étoiles plein les yeux, inspiré par la grande équipe de Toronto. "Quand nous étions petits, nous rêvions de Maple Leafs, l'équipe phare du coin. Encore aujourd'hui, j'ai des amis qui jouent là-bas et c'est resté mon équipe préférée", précise-t-il.
L'aérospatial comme seconde passion
Si le hockey sur glace n'est pas une passion étonnante au Canada, le second passe-temps de Matthew Kellenberger l'est totalement. En parallèle du sport, l'Ontarien a effectué des études... d'aérospatial. Un parcours étonnant qui ne sort pas de nulle part. "J'ai fait une école de mécanique et d'aérospatial. C'était ma spécialité. J'aimais beaucoup, car c'était très intéressant, mais aussi très compliqué", sourit-il. Avec un emploi du temps aussi rempli, le défenseur a pu compter sur plusieurs coups de main de ses collègues d'école afin de jongler entre les deux. "Mes amis m'aidaient beaucoup. C'était un effort collectif de réussir l'école", avoue le défenseur.
"Je ne savais pas ce que je voulais faire précisément, mais j'ai toujours su que je voulais être ingénieur. J'aimais bien la mécanique, et l'aérospatial était connecté avec ça". Une passion étonnante qui le met en évidence au sein du vestiaire sierrois. "C'est un parcours atypique par rapport à celui des autres, c'est vrai", se marre-t-il. "J'aimais bien ce que je faisais et je voulais toujours construire quelque chose avec mes mains. Pour les études, mon équipe et moi avons même créé quelques avions. C'était vraiment super cool à faire ça", poursuit le Canadien. Un savoir-faire et des connaissances que Chris McSorley a directement soulignés lors de son arrivée à Graben.
L'apport des études dans sa carrière sportive
Un équilibre entre le sport et l'aérospatial que Matthew Kellenberger a dû mettre de côté lors de son arrivée en Suisse, en 2023. "J'ai toujours jonglé entre les deux. Lorsque je suis arrivé à Kloten, je me suis concentré uniquement sur le hockey sur glace. Cela m'a fait bizarre d'avoir du temps pour moi, j'ai dû apprendre jour après jour". Une petite déception que l'Ontarien espère rapidement effacer lors de son après-carrière. "Je ne sais pas ce qu'il va se passer, mais en tout cas, c'est une très bonne chose d'avoir fait ce diplôme et j'espère avoir un futur dans ce domaine. J'ai aussi fait un master en business. Avec ces deux diplômes, j'aimerais peut-être par la suite aller dans cette voie". Un savoir important, qui lui permet aujourd'hui de voir ce que d'autres ne verraient pas forcément sur la glace...
À Sierre, un choc culturel avant tout
Son intérêt pour l'aérospatial mis de côté dès son arrivée en Suisse, le choix de Matthew Kellenberger n'a pas été facile à prendre. Il a notamment pu être conseillé par sa famille implantée ici. "J’ai beaucoup parlé avec mes grands-parents avant de venir. Ils avaient vécu durant vingt ans ici avant d’aller au Canada. Aujourd'hui, il me reste encore de la famille à Coire. Je vais souvent leur rendre visite", explique-t-il. De Zurich dans un premier temps à la Cité du Soleil dans un second, le défenseur s'est quelque peu retrouvé dépaysé. "C’est vraiment une petite ville pour moi. J’ai habité à Toronto et à New York. Pour moi, Zurich était déjà petit par rapport à ce que j’avais connu auparavant. C’est très différent, mais j’aime beaucoup pour être honnête. Les journées dans les montagnes sont vraiment magnifiques."
Il l'assure, malgré les nombreuses différences entre son passé et son présent, il ne regrette en rien son choix de rejoindre Graben. "C’est une nouvelle expérience, j’aime beaucoup les montagnes, la ville et le soleil. J’avais parlé avec mon agent et il m’avait dit qu’il y avait un projet intéressant du côté de Sierre avec notamment la nouvelle patinoire. Tout se passe très bien pour le moment. C’était une belle opportunité, l’équipe est bonne. On peut avoir notre carte à jouer lors des playoffs, j'espère que nous serons prêts", conclut-il.