Sion premier à la trêve, et après? Notre interview du président Christian Constantin
Le FC Sion abordera l’année 2024 dans la peau d’un favori au titre et à la promotion. Christian Constantin s’engage sur deux temporalités distinctes. À court terme, il vise le succès sportif, ce qui ne l’empêchera pas de faire un pas de retrait si les discussions ne sont pas concluantes.

Christian Constantin, une victoire contre Schaffhouse et une première place pour terminer l’année, on imagine que ça vous fait plaisir?
Oui, bien sûr. D’autant que c’était un automne assez compliqué, surtout sur la fin puisque nous avons aligné une série de matches nuls. Notre première mi-temps n’était pas bonne. L’équipe a su réagir en deuxième période pour aller chercher la victoire. Avec 37 points en 18 matches, on est sur une bonne moyenne. Rien n’est fait mais on est positionné pour le printemps.
Sur le plan sportif, on vous a senti un peu moins impliqué depuis la relégation en Challenge League. Est-ce que c’était le cas?
Pas vraiment non. On a tout fait comme d’habitude. Il fallait se reconstruire après ce printemps difficile. On peut bien attribuer une part de responsabilité au cas "Balotelli" mais je reste persuadé que l’arbitrage a joué une part importante. Il fallait donc repartir dans un nouveau championnat avec une nouvelle énergie. On peut dire en l’état que c’est pas mal. On a perdu un match sur les 21 disputés en championnat et en coupe. On ne peut pas se plaindre même si on peut toujours faire mieux.
Petite parenthèse puisque vous en parlez. Ces combats contre l’arbitrage sont-ils toujours en cours?
C’est toujours en cours. Il y a des témoignages et des rapports qui se font. On devrait recevoir des documents, j’imagine entre février et mars.
Revenons à la Challenge League. Faut-il renforcer l’équipe selon vous?
Je pense qu’il faudrait faire une ou deux retouches pour pouvoir notamment avoir plus de poids au niveau offensif et un meilleur filtrage à mi-terrain. Les bagarres du printemps seront plus denses que celles de l’automne. Il faudra donc trouver du poids. Je pense notamment à notre présence dans les airs. Nous n’avons pas marqué beaucoup de buts sur les balles arrêtées. Il y a de la marge de progression.
Et à plus long terme? Quel est le signal qu’il faut comprendre, en lien avec la prolongation de certains contrats de joueurs au-delà de 2025?
Ce n’est pas très compliqué. Il y a deux temporalités. L’immédiat c’est le championnat, qui doit être le meilleur possible. L’autre aspect, c’est notre futur. Les prolongations des contrats sont en lien avec la réalité économique. En les prolongeant, les joueurs sont à nous. Si à la fin du championnat on décide de revenir dans le milieu amateur, puisque cette variante peut exister, on pourra mettre les joueurs à disposition d’autres clubs. On pourra les prêter ou les vendre. C’est un marché comme un autre. Pour pouvoir garder une valeur, il faut forcément des joueurs sous contrat. On a un effectif qui peut être adapté à pas mal d’équipes de deuxième division, voire de Super League pour certains clubs romands.
Les joueurs actuels du FC Sion veulent défendre ce maillot en Super League. Ce n’est pas suffisant pour vous convaincre?
Non, pas du tout. Aujourd’hui la situation est claire. Le contrat est résilié, j’ai fait ce que j’avais à faire. S’il n’y a pas d’infrastructures, ça suffit. J’ai bien discuté avec le Collectif Tourbillon. C’était tout à fait charmant mais quand on entre dans les chiffres et qu’on compte sur les autres pour payer, on se rend bien compte que ça ne va pas jouer. Soit on arrive à passer un cap, soit on laisse faire les autres.
Dans quel camp est la balle désormais? La Ville? Le Canton?
Les discussions se font. Des dispositions peuvent être prises. Je ne peux pas anticiper des éléments que je ne maîtrise pas. Ce que je sais c’est qu’un contrat se termine par rapport au stade. Sans perspectives de futur, je ne vais pas le renouveler. Sous cette forme, on ne pourra pas aller plus loin dans cette activité. On avisera quand on aura des réponses. En attendant, les discussions se poursuivent. C’est d’ailleurs ce qui a été convenu avec le président de la ville de Sion. On va essayer de tout faire pour rester mais si on n’y parvient pas, personne ne pourra nous en vouloir.