Jeunes talents venus d’ailleurs : quand FC Sion rime avec intégration
Le FC Sion M21 est peut-être plus multiculturel que jamais. En tout cas, c’est l’équipe la plus internationale avec laquelle l’entraîneur Stéphane Sarni doit composer depuis qu’il est en poste. Le technicien nous aide à y voir plus clair dans le processus d’intégration, témoignages à l’appui.

Ils s’appellent Ilyes Benlebsir (en photo, histoire à découvrir plus bas), Joseph Belmar, Papa Magueye ou encore Anasse Chihab. Avant d’être des paris sur l’avenir, ce sont de jeunes adultes, aux trajectoires bien différentes. Leur quotidien ? Des entraînements, des matches et une deuxième maison à la Porte d’Octodure, loin de leur famille et de leur patrie. France, Haïti, Sénégal, Maroc. Chacun son histoire, chacun ses rêves. Entraîneur des M21 du FC Sion, Stéphane Sarni se retrouve au cœur du processus d’intégration. Et il n’est pas tout seul.
L’ancien footballeur nous explique ce qui est mis en place pour faciliter l’acclimatation de ces jeunes. "Avec le staff, on essaie de rentrer dans leur vie, de les connaître plus profondément en dehors du football. Un talent manager nous accompagne dans ce processus. On se donne des infos mutuelles. C’est très enrichissant de les accompagner." Papa de substitution, grand-frère ? Stéphane Sarni ne se considère pas exactement comme un membre de la famille de ses protégés. Reste qu’il a un grand rôle à jouer dans le parcours des uns et des autres. Il nous donne, dans ces quelques extraits, un aperçu plus large de sa mission.
Une richesse pour le groupe
L’intégration, cela passe donc par des discussions, par un accompagnement. Par des sorties aussi, des repas pour souder le groupe. "Je crois qu’ils ont essayé la brisolée, mais la fondue pas encore", se marre Stéphane Sarni. Perçus comme une richesse, sur les plans culturel et footballistique, ces talents venus d’ailleurs sont bien accueillis par les jeunes du cru.
Exemple avec Yohan Aymon, joueur valaisan des M21. "Ils ont connu une autre formation. Ils viennent d’un peu partout. Ils nous apportent des choses et nous aussi, nous pouvons les aider au quotidien." Et dans cette réalité multiculturelle, Stéphane Sarni s’emploie à mettre le curseur au bon endroit.
S’ils font aussi des sacrifices pour tenter de percer dans le football, les jeunes Valaisans doivent se sentir comme les vrais privilégiés de l’histoire. "Ils le doivent", insiste l’entraîneur. "Je donne souvent le même exemple. Si un Valaisan débarquait à 17 ans au Sénégal, sans famille, avec une culture, voire une langue différente, parviendrait-il à performer ? Chacun doit se poser cette question." De quoi garder les pieds sur terre.
Gora Diouf est passé par là
Stéphane Sarni ne parle sans doute pas du Sénégal au hasard. Un Sénégalais, passé par les M21, est parvenu à intégrer la première équipe du FC Sion. Il s’agit de Gora Diouf. Un joueur qu’il a fallu canaliser. "C’est un très bon exemple", appuie l’entraîneur de la réserve. "On connait la rigueur suisse, elle est importante, elle fait partie de notre culture. Cette rigueur est peut-être déstabilisante pour certains mais elle est essentielle dans la vie comme dans le football."
Gora Diouf ne peut que partager le constat. "Stéphane Sarni m’a beaucoup aidé à mon arrivée, c’était top avec lui. Il m’a cadré. Quand j’ai débarqué, j’avais la hargne, l’envie de montrer. Et grâce à lui, j’ai pu travailler et progresser, tant tactiquement qu’au niveau de la mentalité." Désormais installé dans la première équipe sous les ordres de Didier Tholot, Gora Diouf passe le témoin à son jeune compatriote Papa Magueye. Sans être envahissant.
Un ballon et un terrain
Impossible de raconter en un seul article toutes les histoires des jeunes footballeurs qui gravitent autour du FC Sion. Celle d’Ilyes Benlebsir reste néanmoins singulière. Franco-Algérien, formé au Havre, passé par l’OGC Nice, il est arrivé en Valais il y a quelques mois. Peut-être moins dépaysé que d’autres, en raison de son parcours, il a tout de même appris à vivre loin des siens. "Au début, c’était très dur. Mon passage à Nice m’a servi d’apprentissage. Je dirais même que venir en Suisse ça m’a boosté."
Comme un nouveau départ en somme. "Mon année à Nice s’est bien passée mais quelques blessures ont freiné mon parcours. C’était compliqué de rester là-bas." Parmi les options sur la table, celle qui l’attendait à la Porte d’Octodure s’est imposée comme une évidence. "On a étudié plusieurs propositions avec mon agent. Je me suis renseigné sur le FC Sion, j’ai trouvé le projet intéressant et j’ai foncé." En Suisse, il a intégré les M21 de la formation valaisanne et la routine qui va avec. Comme Gora Diouf, comme tant d’autres sans doute, Ilyes Benlebsir se dit concentré sur sa carrière.
Peu de contacts sociaux en dehors du foot, pas de hobbies particuliers. "Je suis assez renfermé, je sais que la Suisse est un très beau pays, donc je rate peut-être des choses", admet-il sans y voir un frein particulier à son intégration. L’essentiel est ailleurs. "Le terrain ça reste le terrain. C’est toujours le même ballon, les mêmes buts." Ça lui suffit amplement. Pas question de s’éparpiller. Du Valais, il ne connait pas encore grand-chose. Mais il demande à voir. Sa curiosité grandira peut-être au fil du temps. Ses rêves aussi.
Un premier tour à terminer
Les M21 du FC Sion boucleront leur première moitié de saison ce samedi. Ils défieront Naters à 16h00. Avant cette partie, Stéphane Sarni et Yohan Aymon dressent le bilan "intermédiaire".
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