Débordements à répétition dans le foot amateur: le week-end du fair-play tombe à pic
L’Association valaisanne de football (AVF) met sur pied le week-end du fair-play entre vendredi et dimanche. Hasard du calendrier, cette action tombe à pic puisqu’elle se déroule une semaine après les nombreux débordements survenus en Valais dans le football amateur.
L’Association valaisanne de football (AVF) organise le week-end du fair-play dès vendredi. Une action qui dure depuis plus de vingt ans, qui revient chaque année et qui tente de rappeler que le football amateur doit être respectueux. Si l’intention y est, les faits eux, disent tout le contraire: menace de mort envers les arbitres, agressions, bagarres, envahissement de terrain, insultes et autres, week-end après week-end, des matches sont suspendus pour ce genre de motifs. Deux exemples très récents: un entraîneur agressé par un parent à Conthey dans un match de juniors D, ou encore une partie de 2ème ligue stoppée à Vernayaz en raison de menaces envers un arbitre. «Ce genre de faits sont inacceptables», affirme Philippe Moser, porte-parole de l’AVF.
«Je pense malheureusement que c’est un problème de société et d’éducation. Lorsque je parle avec nos collègues vaudois, genevois ou fribourgeois, on se rend compte qu’ils ont les mêmes soucis.» Un problème sociétal, mais pas seulement: «Si l'on regarde d’autres sports comme le rugby par exemple, on se rend compte que les joueurs ont la culture du fair-play. Un respect qu’il n’y a pas ou plus aujourd’hui dans le football.»
Pistes d’améliorations
Face à ce constat, l’AVF tente de trouver des solutions. Reste que la situation est complexe à gérer. Si parfois les joueurs sont les principaux fautifs, d’autres fois ce sont les entraîneurs ou les supporters. Pour lutter contre cette problématique, Philippe Moser voit comme l’une des portes d’entrée, une bonne collaboration entre l’AVF et les clubs.
Outre la bonne collaboration avec les clubs, l’AVF penche aussi sur d’autres projets. «On essaie de pousser dans tous les sens», explique-t-il. «On a un projet pour les petits qui consiste à utiliser ce que l’on appelle des parents fair-play. C’est-à-dire que chaque club devrait former parmi les parents de leurs joueurs, une ou deux personnes qui gèrent les autres spectateurs. De cette manière, l’entraîneur pourrait s’occuper uniquement de son équipe, et les parents fair-play pourraient intervenir en cas de problèmes dans le public.» Si sur les 300 matches organisés chaque week-end, les incidents restent évidemment minoritaires, l’AVF veut faire passer ce chiffre à zéro. Elle veut aussi mieux accompagner les arbitres. «On veut faire en sorte de garder les arbitres mini pour la suite», déclare Phillipe Moser.
«Pour y parvenir, ça implique, qu’il faut les suivre, les former et les protéger pendant cette période charnière. On veut éviter qu’ils nous disent à quatorze ans qu’ils se sont fait insulter à chaque rencontre qu’ils ont arbitré et qu’ils décident d’arrêter.» D’autant plus que les insultes viennent souvent de la part des adultes. «Oui, ce sont souvent les parents qui tombent violemment sur les arbitres mini. C’est tout bonnement inacceptable.»
Les sanctions sont connues
Rappel des faits:
Vendredi dernier lors du match de juniors D4 entre le FC Conthey et le FC Vétroz, l’entraîneur des Vétrozains s’est fait insulter et agresser physiquement par un parent du club adverse. En raison de cette agression, l’équipe a décidé de ne pas reprendre le match afin de garantir la sécurité de l’entraîneur et des joueurs. À la suite de cet événement, l’Association valaisanne de football a annoncé mercredi, par le biais d’un communiqué, que le match ne serait pas comptabilisé. Elle a également sanctionné le FC Conthey d’une amende.
Samedi dernier, une autre rencontre n’est pas allée à son terme. Il s’agit de la partie de deuxième ligue entre le FC Vernayaz et le FC Fully. Alors que les deux équipes jouaient la dernière minute de la première mi-temps, un joueur de Vernayaz a été expulsé. Il a ensuite proféré des menaces de mort à l’encontre d’un arbitre. Lequel a décidé de suspendre le match. Dans le même communiqué paru ce mercredi, l’AVF annonce comme sanction: dix matches de suspension à l’encontre du joueur concerné ainsi qu'une victoire sur tapis vert 3 à 0 pour le FC Fully.