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Dany Gelinas: «Entre Sierre et Viège, la culture n’est pas la même»

Après quatre saisons à la tête du HC Sierre, Dany Gelinas a remonté le Rhône pour prendre les rênes du HC Viège. Le Québécois évoque son adaptation au Haut-Valais, les différences remarquées avec la cité du Soleil et il parle de la saison à venir.

Christophe Moreillon
Christophe Moreillon, Rédaction Rhône FM
11 août 2022, 07:40
Dany Gelinas
Dany Gelinas ©Rhône FM

Le HC Viège a lancé sa préparation de la prochaine saison de Swiss League. Le club haut-valaisan a battu Bâle (3-1) dimanche sur les bords du Rhin avant de se défaire de Thoune – pensionnaire de l’échelon inférieur – après les tirs au but (5-4) mardi à la Lonza Arena. Deux rencontres qui ont permis à Dany Gelinas de voir à l’œuvre sa nouvelle équipe. Après quatre saisons aux commandes du HC Sierre, le Québécois apprivoise son nouvel environnement outre-Raspille. Interview.

Dany Gelinas, le Haut-Valais, ça vous plaît?
Écoutez, pour l’instant ça va. J’ai été très bien accueilli mais ma période d’adaptation n’est pas encore terminée. Disons que j’apprends à vivre au rythme des Haut-Valaisans.

«Le Haut-Valaisan, ça va être très compliqué. Je vais déjà essayer de communiquer en Suisse-Allemand pour me faire comprendre.»Dany Gelinas

Et le Haut-Valaisan, vous l’apprenez?
(Rires) Je vais être honnête avec vous, c’est quelque chose qui va être très compliqué pour moi. Je vais déjà essayer de communiquer le plus possible en suisse-allemand pour me faire comprendre par tout le monde. Mon but est de m’intégrer du mieux possible. Je veux me rapprocher des gens, créer une vraie communauté pour défendre les intérêts du HC Viège mais aussi de la ville de Viège le plus haut possible.

Vous ressentez vraiment ce besoin de créer un lien avec le public haut-valaisan? De retrouver la même ferveur qu’à Sierre?
Disons qu’à l’heure actuelle, je dois comprendre la culture qui règne à Viège. Copier ce qui a été fait à Sierre ne servirait à rien car la culture n’est pas la même entre ces deux villes. Je ne fais que d’arriver. Je ne peux donc pas imposer ma vision aux gens, je dois me plier à la leur. Ce qui est important, c’est de créer ce lien qui nous rende tous plus forts. Il existe peut-être déjà mais il existe à la manière haut-valaisanne. Le fan viégeois doit aujourd’hui devenir supporter. Ce sont deux choses complètement différentes. Il faut que le public s’identifie à l’équipe. Mais pour ça, le produit sur la glace doit être bon.

Hormis d’un point de vue de la culture, avez-vous déjà remarqué d’autres différences entre ce que vous avez connu à Sierre et ce que vous découvrez désormais à Viège?
Forcément. J’embarque dans une nouvelle structure, dans une nouvelle dynamique. Au niveau du cadre de travail, au niveau du rapport avec les joueurs, beaucoup de choses changent. Certaines sont plus faciles, d’autres plus compliquées. Moi, tout ce que j’ai à faire, c’est de m’intégrer dans ce cadre de vie dans lequel j’ai décidé de plonger.

«Quand vous disposez d’une infrastructure en adéquation avec le sport professionnel, vous pouvez faire plus de choses.»Dany Gelinas

En parlant de cadre, travailler à la Lonza Arena, c’est quand même plus facile qu’à Graben, non?
Évidemment. Quand vous disposez d’une infrastructure en adéquation avec le sport professionnel, il n’y a pas de question à se poser. Après, je l’ai toujours dit, l’infrastructure n’est pas le facteur le plus important dans mes choix. Tant qu’il y a du hockey et de la glace, ça me va. Peu importe le produit que l’on a à disposition, il faut faire en sorte de se débrouiller du mieux possible. Mais à la Lonza, je peux faire plus de choses, aller plus loin dans certains domaines.

On imagine que même en passant chez le rival cantonal de Swiss League, vous avez gardé des liens importants à Sierre…
Je crois que ce n’est un secret pour personne. Pendant quatre ans, j’ai travaillé avec des joueurs de hockey professionnels mais surtout, avec des hommes. Aujourd’hui, je reste en contact avec beaucoup d’hommes de ce groupe-là. Personne ne pourra enlever le travail que l’on a accompli ensemble.

Désormais, votre travail, c’est à Viège que vous l’accomplissez. Notamment avec Daniel Wobmann qui est à la fois votre prédécesseur, votre assistant et votre directeur sportif…
Ah Daniel… C’est un vrai bosseur. Une personne structurée, qui sait où elle va. Il connaît déjà bien le hockey mais surtout, il a une particularité qui va lui permettre d’aller très loin: la soif d’apprendre. Il a un très grand esprit d’ouverture. La relation se passe vraiment bien avec lui. Je n’espère qu’une chose: qu’avec tout ce qu’il bosse, il garde la santé.

Concrètement votre rapport, il se fait d’égal à égal?
Pour l’instant en tout cas, on est sur la même longueur d’ondes. Entre nous, il y a un respect hiérarchique en fonction des différents dossiers que l’on traite. Hors de la glace, c’est le directeur sportif qui parle à son entraîneur alors qu’en ce qui concerne l’équipe et la préparation des matches, c’est l’entraîneur qui parle à son assistant. Ce n’est pas forcément toujours évident. C’est en tout cas la première fois que je me trouve dans une telle situation. Mais on sait être à l’écoute l’un de l’autre pour que notre collaboration soit optimale.

Parlons de votre effectif Dany Gelinas. Contrairement à ce que vous avez connu à Sierre ces dernières saisons, le club ne mise pas sur les licences B…
C’est sûr qu’en tant qu’entraîneur, c’est plus facile de travailler avec une équipe fixe. Mais je rappelle quand même que lors de la saison où l’on avait terminé 4èmes, notre groupe n’avait pas énormément bougé. Ensuite, le covid a peut-être fragilisé le club financièrement. Il a alors fallu faire avec les moyens du bord et ces licences B. Ne pas être certain des joueurs sur lesquels on peut compter n’est pas optimal. Demandez ce qu’il en pense à l’entraîneur des Ticino Rockets. Parfois, même le matin du match, il ne sait pas quelle équipe il aura à disposition.

«Pour l’instant, je ne fais pas du HC Viège le favori du championnat.»Dany Gelinas

À Viège, vous avez rejoint un club avec d’autres moyens mais aussi, d’autres ambitions. Un favori au titre?
Non. On va tout de suite remettre les choses en place. Aujourd’hui, Olten a annoncé la couleur. Pour eux, c’est cette année ou jamais. Soit ils montent, soit ils reviennent à un projet moins ambitieux pour l’avenir. Il y a douze mois, ils s’étaient donnés deux ans pour faire la promotion. C’est clair, net et précis. La Chaux-de-Fonds progresse depuis plusieurs saisons. Ils doivent désormais le confirmer. Ce sera une équipe redoutable, avec un entraîneur très pointilleux et très méticuleux (ndlr: Louis Matte). On verra aussi comment Langenthal se comporte puisque le club est en plein renouvellement de l’effectif. Et n’oublions pas Thurgovie qui n’est pas simple à jouer depuis trois ans. Pour l’instant, je ne fais pas du HC Viège le favori du championnat. On a encore trop à prouver et trop à faire. Mes gars ont besoin de temps pour assimiler leur nouveau plan de travail. Mais c’est clair qu’on doit retrouver le haut du classement pour avoir un cadre de travail serein et positif.

Pour retrouver le haut du classement vous avez fait un pari: miser sur une paire étrangère composée d’un Canadien et d’un Suédois…
C’est vrai. D’ailleurs, Linus Klasen et Francis Paré ne sont pas seulement de deux nationalités différentes. Ce sont deux caractères complètement différents. Mais parfois, c’est comme ça que nait la complémentarité entre deux joueurs. Tous deux ont suffisamment d’expérience pour s’adapter l’un à l’autre. Et puis bon, vous savez très bien que je n’ai aucune obligation de mettre mes deux étrangers dans la même ligne.

«L’enseignement à tirer de notre match contre Thoune, c’est que si tu ne respectes pas le hockey, tu te mets en danger.»Dany Gelinas

Quels enseignements tirez-vous de vos deux premiers matches de préparation?
Face à Bâle, j’ai mis mon équipe en difficulté. Ce match était intégré au programme de notre semaine de travail. Je n’ai donc pas cherché à ce que les gars lèvent le pied à l’entraînement pour être frais lors de cette rencontre. On s’était fixé le challenge de gagner ce match en ayant les jambes lourdes. Contre Thoune, l’enseignement à tirer c’est que si tu ne joues pas, tu te mets en danger. Si tu ne respectes pas ton adversaire, tu te mets en danger. Si tu ne respectes pas le hockey, tu te mets en danger. En marquant à notre première présence sur la glace, certains joueurs se sont certainement dit que ce serait un «match à points». Qu’ils auraient l’occasion de marquer le plus possible. Au final, ça a été loin d’être le cas. Mais c’est très bien. Ça nous a permis de tout de suite remettre les points sur les i et les barres sur les t.

Dany Gelinas, pour finir, la date du vendredi 26 août, elle est entourée en rouge dans votre calendrier?
(Rires) Oui, je sais que c’est ce jour-là qu’on affrontera Sierre à Graben en amical. J’ai reçu énormément de SMS qui me disaient «on se voit le 26 août». Ce sera forcément un petit peu spécial pour moi. J’espère que ce sera une belle soirée de hockey, d’un côté comme de l’autre. Un derby reste un derby peu importe l’enjeu. Mais on y repensera en temps voulu. Pour l’instant on se concentre sur notre rencontre face à Berne vendredi soir qui ne sera pas une mince affaire.

CM
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