Aurélie Curdy en lice aux Mondiaux de rock acrobatique: "C'est une étape, pas un aboutissement"

"Le sentiment qui prédomine actuellement, c'est l'excitation. On se réjouit vraiment d'y être", affirme l'athlète du Bouveret à quelques jours de se rendre au bout du lac. "Une petite pression existe forcément, comme avant chaque compétition, mais ces Mondiaux représentent la cerise sur le gâteau pour nous. Nous allons simplement profiter du moment sans nous fixer de grands objectifs qui pourraient nous paralyser." Aurélie Curdy et Flavien Allemann ont obtenu leur ticket pour les Mondiaux en terminant 15èmes d'une épreuve de Coupe du Monde disputée à la fin octobre à Cracovie. "Nous n'avons pas directement appris que nous étions sélectionnés mais c'est cette compétition qui comptait vraiment dans le cadre des sélections internes à la délégation suisse", explique-t-elle. "Lorsque la nouvelle est tombée, notre joie était immense. Pouvoir participer à un tel événement, à Genève, c'est génial! Encore plus de le faire déjà maintenant."

Ces derniers mots ne sont pas anodins dans la bouche de la jeune Valaisanne de 23 ans. S'ils sont réunis depuis 2020, elle et son partenaire ne disputent que leur première saison complète cette année. La faute à la pandémie et des blessures à répétition. "Notre aventure commence enfin", se réjouit-elle. "Jusque-là, notre parcours a été plutôt scabreux mais on voit le bout du tunnel. Cette participation aux Mondiaux n'est pas un aboutissement. C'est une étape qui doit nous permettre de prendre de l'expérience pour la suite."

À la recherche de fonds pour les aider à assumer les frais liés à leur pratique sportive, Aurélie Curdy et Flavien Allemann s'étaient lancés sur une plateforme de financement participatif durant le printemps. Ils affirmaient alors leur objectif: une participation aux Mondiaux 2024. "Nous sommes en avance sur le plan de marche, c'est vrai", concède la Chablaisienne. "Nous présenterons samedi le même programme que durant les autres compétitions. Même si nous avons été retenus plus vite que prévu, nous n'avons donc pas eu à développer quelque chose de complètement nouveau."

Si elle entend avant tout profiter de l'événement pour prendre de l'expérience et un maximum de plaisir, Aurélie Curdy sait aussi qu'il faudra être au niveau pour ne pas se contenter de faire de la figuration. "Inconsciemment, on peut se dire qu'il faut en faire encore plus que lors d'une autre compétition", glisse-t-elle. "Mais finalement, peu importe l'enjeu, la préparation doit rester la même. Nous devons toujours nous mettre dans la même bulle pour être performants." Reste que le fait de vivre son baptême d'un tel rendez-vous en Suisse comporte quelque chose de particulier. "Nous serons presque à la maison. Nous aurons donc plus de proches derrière nous que si nous étions en lice à l'étranger. L'ambiance devrait être différente de celle dont nous avons l'habitude."

Aurélie Curdy espère d'ailleurs que la tenue de ces championnats du Monde sur sol helvétique permette de mettre davantage en lumière sa discipline, pour le moment encore relativement méconnue. Elle lance un message à tous ceux qui seraient susceptibles de se rendre au bout du lac. 

Qui dit spectacle dit aussi risques pris par les athlètes qui pratiquent le rock acrobatique. À ce niveau-là, la Valaisanne ne connaît qu'une seule recette pour éviter les accidents. "L'entraînement. Si nous préparons bien ce que nous voulons présenter, aucun danger n'existe lorsque nous montons sur scène." Comme dans toutes disciplines "de couple", la confiance au sein du binôme est également primordiale. "Elle est bien présente entre Flavien et moi. Nous avons eu ce que j'aime appeler un coup de foudre sportif. Nous sommes toujours sur la même longueur d'ondes, à l'entraînement comme en dehors."

Sans se mettre de pression, Aurélie Curdy espère néanmoins que cette première participation aux championnats du Monde lui ouvre de nouvelles portes. "Peut-être que le fait d'ajouter cette ligne à notre CV nous aidera à démarcher de potentiels sponsors", sourit cette étudiante de l'Université de Lausanne. "À l'heure actuelle, je ne dispose pas d'un programme allégé par rapport aux autres étudiants. Peut-être que la donne changera si je gagne en reconnaissance. Mon objectif pour l'année prochaine est que l'on soit intégrés à l'équipe nationale. Cela nous permettrait d'obtenir une affiliation à Swiss Olympic qui est un prérequis de l'université pour nous donner le statut de sportif d'élite. Je serais alors plus légitime d'un point de vue administratif."

La tête sur les épaules et les pieds bien ancrés sur terre, Aurélie Curdy nourrit des ambitions légitimes. À 23 ans, son parcours de sportive force déjà le respect. Et l'avenir est devant elle.