Alexis Bayard et Lucas Malcotti : deux escrimeurs, une même ambition : regoûter au podium
L'heure de la reprise a sonné pour les escrimeurs. La saison de Coupe du Monde débute en fin de semaine à Vancouver. Après avoir eu droit à un séjour en Guadeloupe durant la préparation, les Valaisans Alexis Bayard et Lucas Malcotti sont prêts à repartir en piste.

Ils se sentent bien, ils sont prêts et surtout, ils sont impatients d'en découdre. Alors qu'ils se présentent avec un jour d'intervalle dans les locaux de Rhône FM, Alexis Bayard et Lucas Malcotti semblent parler d'une seule voix. Sans se concerter, ils emploient les mêmes mots pour évoquer leur état d'esprit, à l'aube du coup d'envoi de la nouvelle saison d'escrime.
Les deux épéistes valaisans se sont envolés mardi à destination de Vancouver. Sur place, ils lanceront leur exercice en individuel entre vendredi et samedi avant d'enchaîner avec l'épreuve par équipes dimanche. Pour Lucas Malcotti, cette reprise ressemble à une libération. "Ces deux dernières années ont été compliquées en raison de différentes blessures par-ci par-là. Cette fois, j'ai pu faire toute la préparation physique à 100%. Pouvoir me projeter sur une saison complète, c'est très agréable."
Un stage inédit en Guadeloupe
Durant l'automne, les escrimeurs suisses ont eu droit à une virée inédite. Une grosse semaine sous le soleil de la Guadeloupe, terre d'origine de leur coach Daniel Jérent. "Lorsqu'il nous a rejoint au début de cette année, nous l'avons immédiatement bousculé en lui demandant de nous organiser un stage chez lui. Il nous a pris au mot en mettant rapidement sur pied ce voyage", sourit le Saviésan. "C'était vraiment cool de découvrir d'où il vient et nous en avons profité pour renforcer encore davantage notre esprit d'équipe."

S'ils ont passé un peu de bon temps sur les plages paradisiaques de l'archipel, ce séjour n'était pas seulement placé sous le signe du farniente. "Ah non, nous avons aussi bien transpiré", se marre Alexis Bayard. "Nous avons appris à nous entraîner dans des conditions que l'on ne connaissait pas forcément, sous 30 degrés. Pouvoir concilier le plaisir au travail était très plaisant. Même si nous avons beaucoup bossé, je me sentais ressourcé au moment de rentrer en Suisse."
Une situation bien plus facile qu'il y a un an
Cette escapade au milieu de l'Atlantique confirme la très bonne relation qui unit les épéistes helvétiques à leur nouvel entraîneur, champion olympique par équipes en 2016. "Nous parlons le même langage", témoigne Lucas Malcotti qui ne cache pas que la présence du Guadeloupéen facilite bien des choses. "Il y a un an à la même époque, nous n'avions pas de coach et nous devions nous débrouiller seuls. Cette fois, nous avons pu repartir sur des bases solides, dans la continuité de ce qu'il a mis en place depuis son arrivée."
Toutes les conditions semblent donc réunies pour aborder la nouvelle saison sous les meilleurs auspices. Les deux Valaisans n'hésitent en tout cas pas à se montrer ambitieux à l'heure d'évoquer leurs objectifs pour les prochains mois. Là, aussi, leur discours est le même. "Je veux remonter sur le podium en individuel", affirment-ils chacun leur tour. "À moyen terme, j'espère aussi réintégrer le top 16 mondial", poursuit Alexis Bayard. Sur le plan collectif, les deux hommes entendent poursuivre sur la bonne dynamique de l'an dernier. "Nous sommes montés à deux reprises sur la boite en Coupe du Monde et nous nous sommes hissés dans le tableau de huit aussi bien aux Européens qu'aux Mondiaux. Le travail paie et nous avons tout pour réussir de belles choses à l'avenir."
Les JO déjà dans le viseur
Si l'échéance parait encore lointaine d'un regard extérieur, Lucas Malcotti rappelle que "le travail pour les Jeux a déjà commencé. Nous n'avons pas de temps à perdre pour aller dans la bonne direction." Chaque compétition peut effet permettre aux escrimeurs de marquer des points en vue d'une participation aux Olympiades de Los Angeles en 2028. Dans cette optique, s'illustrer lors des Européens prévus à la mi-juin en Estonie et aux Mondiaux de Hong Kong fin juillet sera primordial. "Ce sont deux grands rendez-vous qui seront très importants, mais nous n'y pensons pas encore pour le moment. La seule chose qui doit occuper notre esprit est de performer lors des huit épreuves au programme en Coupe du Monde."
Pour cette nouvelle saison qui démarre, la Fédération International d'Escrime (FIE) a décidé de revoir le calendrier. Ainsi, l'étape de Berne qui lançait les hostilités ces dernières années, les clôturera cette fois après avoir été repoussée au week-end du 22 au 24 mai. "Pour nous, le début de saison s'annonce compliqué", relève Alexis Bayard. "Après Vancouver, nous aurons rendez-vous en début d'année à Fujairah aux Emirats Arabes Unis puis à Doha. En peu de temps, nous allons donc enchaîner les voyages et les décalages horaires." Ce d'autant que la FIE a trouvé le moyen d'espacer de deux semaines les étapes au Moyen-Orient. "Plutôt que de nous contenter d'un vol d'une demi-heure entre les deux lieux de compétition, nous allons devoir rentrer quelques jours en Suisse avant de repartir. On ne peut pas dire que cette programmation soit très intelligente", souffle Lucas Malcotti. Le Savésian qui sait déjà qu'il ne pourra pas s'accorder d'excès durant les Fêtes.
