Alexandre Kerveillant: les nouveaux yeux du FC Sion
Il est l’un des nouveaux visages arrivés au FC Sion ces dernières semaines. Après avoir oeuvré à Monaco, au Vietnam et en Chine, le Français Alexandre Kerveillant a rejoint le staff sédunois pour y occuper la fonction d’analyste vidéo. Rencontre.

Si le FC Sion est jusqu’à présent resté plutôt calme sur le marché des transferts, se «contentant» des arrivées de Luca Zuffi et du gardien grec Alexandros Safarikas, le club valaisan s’est renforcé hors du terrain. Il a notamment accueilli le Français Alexandre Kerveillant, nommé au poste d’analyste vidéo.
«Une connaissance m’a mis en relation avec Barthélémy Constantin et j’ai ensuite pas mal échangé avec le vice-président (ndlr: Gelson Fernandes), l’entraîneur et son assistant», explique le Tricolore. Lequel a rapidement été convaincu de s’engager pour deux ans avec le pensionnaire de Tourbillon. «Le FC Sion est club qui a une forte identité et un beau palmarès, notamment en Coupe. Rien que ça m’attirait déjà. Et puis, j’ai trouvé ici de bonnes infrastructures et un vrai projet, porté non-seulement par d’autres nouvelles têtes mais aussi, par des personnes compétentes qui étaient déjà là ces dernières années.»
Un rôle aux multiples facettes
En Valais, le cahier des charges d’Alexandre Kerveillant sera passablement fourni, le rôle d’analyste vidéo comptant de multiples facettes. «Je dois vraiment être les yeux du club, du staff technique», image-t-il. «Il faut récupérer du flux vidéo ou filmer soi-même les matches et les entraînements pour en extraire les différents plans tactiques. Il y a un gros travail de découpage à faire, que ce soit pour mettre en lumière des situations offensives, défensives ou des balles arrêtées.» Pour ne rien louper des bons ou des moins bons comportements des joueurs, le staff sédunois pourra notamment s’appuyer à l’avenir sur des images enregistrées par…drone! «Cela nous permet d’avoir une prise de hauteur intéressante, une vue d’ensemble qui aide aussi bien l’entraîneur que les joueurs au moment d’étudier nos performances. On ressort également des plans focalisés spécifiquement sur un élément, pour une analyse plus personnalisée.»
Mais le job d’Alexandre Kerveillant ne s’arrête pas à l’observation de l’équipe sédunoise, il analyse également les forces et les faiblesses de ses futurs adversaires et joue un rôle dans le processus de recrutement de nouveaux joueurs. «Les dirigeants peuvent me demander d’effectuer des montages vidéos sur une potentielle future recrue. Après, attention, je ne suis en aucun cas un décisionnaire. Je suis juste là pour apporter mon regard afin de faciliter le choix du président, de son adjoint ou du directeur sportif.»
«On est vraiment dans une génération très visuelle donc pour les joueurs aussi, c’est intéressant de pouvoir mettre une image sur les propos du coach.»Alexandre Kerveillant
Ce rôle d’analyste vidéo a pris de l’importance dans le monde du football depuis quelques années et pour Alexandre Kerveillant, la raison en est assez simple. «On se rend compte aujourd’hui que des jeunes de moins de 10 ans sont déjà connectés sur des tablettes ou des téléphones. On est vraiment dans une génération très visuelle donc pour les joueurs aussi, c’est intéressant de pouvoir mettre une image sur les propos du coach. Cela permet d’avoir quelque chose de beaucoup plus parlant comme base de travail.»
Monaco, le Vietnam et la Chine avant le Valais
Ses compétences, Alexandre Kerveillant les a déjà mises au profit de plusieurs équipes dans le passé. L’AS Monaco notamment où il a collaboré avec des techniciens tels que Thierry Henry ou Leonardo Jardim. Mais aussi la Fédération vietnamienne et le club chinois du Beijing Guoan, dirigé par Bruno Genesio, ancien entraîneur de l’Olympique Lyonnais. «Toutes ces expériences ont été très enrichissantes», relève-t-il. «Chaque coach a son propre passé, a un vécu de joueur ou non. Il y a des aventures plus faciles que d’autres, c’est vrai. Mais on sait que dans notre travail, savoir s’adapter est très important. Que ce soit à un nouvel environnement, à un nouveau championnat ou à des nouveaux collègues. Je suis en plein dedans actuellement. Il va falloir que je bosse beaucoup pour connaître le foot suisse sur le bout des doigts afin d’aider au mieux le staff ici.»
«Je suis arrivé dans des pays ou l’analyse vidéo était très peu développée, pour ne pas dire inexistante. Ce vécu me sera utile pour mettre sur pied cette cellule ici.»Alexandre Kerveillant
Alexandre Kerveillant débarque donc au FC Sion avec la ferme volonté de s’appuyer sur ce qu’il a appris à chacune de ses expériences, notamment celles vécues en Asie. «Je suis arrivé dans des pays ou l’analyse vidéo était très peu développée, pour ne pas dire inexistante. J’ai donc dû créer moi-même des départements spécialisés, notamment au sein de la Fédération du Vietnam. Et à Pékin, même si des personnes étaient déjà en place, j’ai installé mon propre «process» de travail en collaboration avec mes deux adjoints. Tout ce vécu me sera désormais utile pour mettre sur pied cette cellule vidéo ici et aider le club à remonter au classement par rapport aux dernières saisons.»
Arrivé dans l’inconnu
Sans langue de bois, le Français, qui craignait de se faire chambrer une énième fois par rapport au récent 8ème de finale d’Euro remporté par la Nati, avoue qu’il ne connaissait pas grand-chose du monde du ballon rond helvétique avant de s’engager en Valais. «Je savais toutefois que le club avait une histoire particulière avec la Coupe. Je connaissais aussi Bâle et YB de par leurs différents parcours sur la scène européenne. Je dirais que ce championnat, s’il n’est pas forcément sous-coté, est en tout cas sous-médiatisé. Il y a ici de bons joueurs, de bonnes équipes donc j’espère contribuer, à ma petite échelle, à accroître la renommée du football suisse.»
«Je n’étais jamais venu en Valais auparavant, je ne le connaissais que de par des cartes postales ou les réseaux sociaux.»Alexandre Kerveillant
Alexandre Kerveillant ne connaissait pas davantage les personnes avec qui il allait être appelé à collaborer du côté de Tourbillon. «Effectivement mais j’ai été très bien accueilli par tout le monde. Le FC Sion, c’est un club chaleureux, très familial. Et je suis heureux d’avoir la chance de découvrir l’un des plus beaux cantons de votre pays. Je n’étais jamais venu en Valais auparavant, je ne le connaissais que de par des cartes postales ou les réseaux sociaux», sourit-il. «C’est donc un vrai plaisir de pouvoir vivre ici et de découvrir au quotidien ces magnifiques paysages.»
Samedi, c’est le paysage du Stade du Christ-Roi de Lens qu’Alexandre Kerveillant découvrira. Le FC Sion y défiera Sochaux dès 11h00 à l’occasion de son troisième match de préparation.